Climat
La conférence, qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow, sera un rendez-vous décisif pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et déterminer la ligne de conduite à suivre jusqu’en 2030.

Depuis la première édition en 1995 à Berlin, combien de Conférences des parties (COP) sur le changement climatique organisées par les Nations unies avez-vous retenu ? Sûrement deux, celles ayant donné lieu à des engagements, le protocole de Kyoto et l’Accord de Paris. Et les autres ? La majorité des rendez-vous annuels se sont soldés par des mesures faibles, résultat d’une incapacité des États à se mettre d’accord, comme lors de la COP25 à Madrid. Mais, entre l’urgence climatique et les diverses crises dans le monde, tout pousse à croire que la prochaine Conférence, prévue du 1er au 12 novembre 2021 (au lieu de 2020, Covid oblige) à Glasgow, fera partie de celles qui comptent.

L’heure des actions concrètes

Six ans après la signature de l’Accord de Paris pour maintenir le réchauffement climatique en dessous des deux degrés, la COP26 doit constituer une étape clé afin d’atteindre cet objectif. « L’Accord de Paris prévoit que tous les cinq ans les objectifs climatiques soient revus en fonction des nouvelles données », précise Alexis Gazzo, associé d’EY spécialisé dans le changement climatique et la transition énergétique. Après les bonnes résolutions, c’est donc l’heure des actions concrètes. C’est en tout cas l’une des huit priorités que l’ONU a fixées pour l’événement : « Tous les engagements doivent s’accompagner de plans clairs et crédibles pour les atteindre. » Les États ont jusqu’en novembre pour présenter leur nouvelle feuille de route. Or, des annonces marquantes ont déjà été faites, comme la neutralité carbone en 2060 pour la Chine ou le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris. Sur place, ils devront se mettre d’accord sur différents points : un système mondial de taxe sur le carbone, la fin de la dépendance au charbon, la réduction progressive des combustibles fossiles et la fin des investissements dans l’économie brune.

La crise sanitaire, un catalyseur

Le contexte mondial devrait également être favorable à l’adoption de mesures phares. « La crise sanitaire a servi de catalyseur et conduit les décideurs à accélérer la transition bas carbone, qui devient l’un des leviers principaux de la relance économique », analyse le spécialiste de la transition énergétique. D’autant que les ­nouveaux comportements adoptés en réponse à cette crise ont permis de démontrer qu’un changement était possible. Outre le télétravail, les énergies renouvelables en sont les grandes gagnantes. Selon le bilan de l’IFP Énergies nouvelles, c’est la première fois que les investissements dans les énergies vertes dépassent ceux effectués dans les énergies fossiles. Enfin, indique Alexis Gazzo, « les plans de relance d’une envergure inédite sont une belle opportunité pour accélérer les prises de décision et leur application ». De leur côté, les entreprises ne seront pas exclues de l’événement : elles pourront participer à la Non-State Actor Zone for Climate Action (Nazca), un agenda non officiel parallèle, pour réfléchir et renforcer les engagements des acteurs publics. En novembre prochain, Glasgow pourrait bien être the place to be !

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