Elle fait partie des « dix femmes de la French Tech à suivre en 2021 », selon le collectif de cheffes d’entreprises et investisseuses Sista. À 25 ans, Soraya Jaber dirige la start-up Minsar, forte d'une trentaine de personnes, qui développe une plateforme de création et de partage de contenus en réalité virtuelle et augmentée, ayant des applications dans la communication et la publicité. Bac S en poche, cette fille de scientifiques interrompt son cursus d’histoire de l’art au bout de deux ans après avoir trouvé « la » bonne idée dans un film. « Dans La femme au tableau, des scènes montrent un même lieu dans le présent et dans le passé, en alternance. Je me suis dit que ce serait dingue si on pouvait faire ça dans les musées », raconte-t-elle. C’est là que, grâce à Thomas Nigro, un ami devenu son associé, elle découvre le potentiel de la réalité virtuelle pour montrer ce qu’il y a derrière une œuvre d’art.
Surprenante et passionnée
Tout en continuant ses études, elle crée, avec Thomas Nigro, qui la qualifie de « surprenante, autodidacte, passionnée », son business plan. « On a compris que le futur de l’informatique serait spatialisé. Les Gafam allaient se focaliser sur le hardware, il fallait des outils, des plateformes. Nous avons voulu nous différencier en proposant la création d’expériences 3D », explique-t-elle.
Minsar - sous un autre nom - voit le jour début 2016. Elle fournit aux créatifs, designers, graphistes, une plateforme pour rassembler et mettre en forme leurs «assets 3D», sans besoin de maîtriser le code informatique. Une sorte d’outil de drag and drop pour créer des expériences immersives comme un filtre Instagram ou un flyer augmenté, actuellement en phase de commercialisation, tandis que l’essor de ce marché serait plutôt prévu en 2022-2023.
Mentorat
Un horizon qui n’effraie pas cette entrepreneuse qui se décrit comme « curieuse » et apparaît déterminée. « Notre levée de fonds [3 millions d’euros en 2019], je l’ai préparée avec des infos et vidéos de The Family, Y Combinator, Koudetat. Je l’ai anticipée comme un marathon en adoptant une très bonne hygiène de vie ». Quand elle ne travaille pas, Soraya Jaber aime courir en écoutant des podcasts.
Pour mener à bien son projet, elle sait la force des réseaux. Coprésidente au sein de l’AR/VR Association, membre du Galion Project, un think tank d’entrepreneurs tech… Elle multiplie les casquettes et n’hésite pas à partager son expérience via du mentorat. « C’est quelqu’un de très volontaire qui prend beaucoup les retours, réfléchit beaucoup, a un très bon contact avec les gens, sait fédérer autour d’elle », témoigne Jean-Baptiste Rudelle, président du Galion Project, fondateur de Criteo. Des qualités bien réelles pour réussir.
Parcours
1995. Naissance.
2013. Entame des études d’histoire de l’art à Paris I Panthéon - Sorbonne après un bac S.
2015. Voit La femme au tableau au cinéma, qui l’inspirera pour la suite.
2016. Fonde Minsar.
2021. Intègre le classement Sista des « dix femmes de la French Tech à suivre ».