Plateforme
La plateforme californienne, qui fait son entrée en Bourse, a annoncé le lancement d'Airbnb.org, une association à but non lucratif visant à fournir des logements temporaires à des personnes en situation d'urgence.

Alors que Airbnb fait son entrée au Nasdaq, jeudi 10 décembre, sur fond de reprise très forte des valorisations boursières treize ans après sa création, la plateforme a annoncé le 7 décembre le lancement d'Airbnb.org, une association à but non lucratif visant à fournir des hébergements temporaires à des personnes en situation d'urgence. Une façon de répondre par une initiative philanthropique et résiliente à la pire crise de l'histoire de l'entreprise californienne, confrontée à une chute du tourisme mondial et à un recul de 32% de son chiffres d'affaires sur les neuf premiers mois de 2020.

Airbnb.org réunit sous une même appellation les programmes Open Homes et Logements d'urgence d'Airbnb. Il s’agit d’aider à fournir des logements aux personnes évacuées, aux travailleurs humanitaires, aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, et plus récemment, aux travailleurs en première ligne dans la lutte contre la Covid-19. Dans le monde, plus de 100 000 hôtes ont proposé leur logement et aidé à fournir un hébergement à 75 000 personnes en situation d'urgence.

Airbnb.org vise à permettre à ses hôtes de proposer des logements gratuits ou à prix réduit aux personnes touchées par ces situations. Les solutions d'hébergement alternatives arrivent en complément des refuges collectifs traditionnels pour les partenaires gouvernementaux et associatifs en cette année où la pandémie a rendu l’hébergement d’urgence encore plus difficile.

Les hôtes qui soutiennent Airbnb.org en proposant des séjours gratuits ou en faisant des dons récurrents recevront un badge spécial sur leur profil, « en hommage à leur générosité et à leur engagement envers les communautés dans le besoin », selon un communiqué. 

Partenariat avec la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge

Airbnb.org s’engage par ailleurs à verser 2 millions de dollars dans le cadre de l'élargissement de partenariats avec la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) ainsi qu’avec Core (Community Organized Relief Effort). Au cours des deux prochaines années, 1 million servira à couvrir les séjours du personnel et des bénévoles de l'IFRC qui aideront à prévenir la propagation de la pandémie et interviendront dans le cadre d'autres catastrophes.

Core se servira de l’autre million pour financer des séjours pour les travailleurs humanitaires qui effectuent des tests de dépistage gratuits de la Covid-19, des vaccinations contre la grippe et du traçage de contacts, ou coordonnent la gestion des quarantaines mises en place actuellement dans dix villes des États-Unis.

L'idée de créer Airbnb.org est née en 2012 quand Shell, hôte Airbnb, a proposé son logement à des personnes touchées par l'ouragan Sandy, raconte un communiqué de la firme. Ce fut le début d'un mouvement et la naissance d'un programme permettant de proposer des logements à des personnes dans le besoin. Depuis, le programme se concentre sur les interventions d'urgence. Airbnb s'est par ailleurs engagée à verser 400 000 actions de l'entreprise pour contribuer à Airbnb.org.

Cette intiative, qui reflète autant une volonté d'apparaître comme un acteur engagé dans la solidarité qu'un sens maîtrisé de la communication, permet à Airbnb de faire oublier dans les médias et sur les réseaux sociaux ses lourdes pertes, qui ont plus que doublé avec la Covid-19. Elle témoigne aussi d'un certain volontarisme alors que la plateforme voit des motifs de satisfaction en 2021 dans la perspective de la vaccination et du télé travail, qui peut se faire depuis n'importe quel logement et va encore bouleverser notre rapport à la vie privée comme au travail. Il ne lui restera plus qu'à régler le très lourd montant de ses contrôles fiscaux qui témoignent d'une propension avérée à échapper à l'impôt (voir encadré). Un impôt qui permet justement de financer les lieux d'hébergement d'urgence...

Airbnb dans le collimateur du Fisc

L’administration fiscale américaine a notifié en septembre à Airbnb un redressement fiscal record de 1,35 milliard de dollars, sans compter les pénalités et intérêts. Plusieurs Fisc européens enquêtent également sur les mesures d'optimisation fiscales du géant. Le contrôle porte sur la TVA, l'accès aux données des hôtes et les transferts de prix entre filiales. Ces informations, révélées dans les documents transmis à la SEC, le gendarme de la bourse américaine, témoignent d'habitudes très peu redistributives de la firme américaine.

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