Vous différenciez communication publique et communication politique. Pourquoi ?
Les collectivités communiquent sur les politiques publiques qu’elles mènent et les services publics qu’elles gèrent. Cela va des horaires de la piscine aux grands projets de la ville. La communication politique, c’est celle des partis, des candidats lors des élections ou des élus dans leurs prises de positions politiques. La com publique émane des collectivités locales mais aussi d’autres entités : organismes de logement social, universités, hôpitaux… Sans oublier les institutions nationales.
Qu’est-ce qui a changé dans la façon de faire de la communication publique ?
Le métier s’est professionnalisé. Des diplômes de communication publique sont apparus, les communicants ne sont plus issus de la presse locale ou du militantisme. Il s’est institutionnalisé. Dans les collectivités locales, la communication est devenue une direction comme les autres. Enfin, il s’est développé. Au début centré sur le journal, il touche désormais à tous les canaux de communication : site internet, réseaux sociaux, affichage, événementiel… Dans le même temps, les missions se sont élargies, prenant en compte la concertation, le marketing territorial, le mécénat… Le tout sans augmentation de moyens ni d’effectifs.
Comment le numérique a-t-il changé le métier ?
Il a changé la relation à l’habitant. Avant, celui-ci écrivait un courrier, participait à une permanence. Aujourd’hui, il va sur les réseaux sociaux, pose une question sur le site de la ville, attend une réponse rapide. Cela change l’organisation des collectivités. Il faut assurer des permanences et une veille sur les réseaux. Cela demande des compétences, des outils.
Quelles sont vos nouvelles contraintes ?
Les contraintes sont parfois juridiques, la dernière en date étant le RGPD. Mais le défi sera de prendre en compte la transition environnementale et d’accompagner les changements sociétaux. Là, la contrainte budgétaire va peser.
Comment ont évolué les attentes des citoyens ?
Le regard en trente ans a évolué dans deux domaines. D’une part, il y a une perte de confiance dans la parole publique. Mais la confiance en le maire résiste mieux. D’autre part, une relation directe à l’habitant s’est créée. Celui-ci est dans une relation plus consumériste. Il attend des réponses rapides à ses questions pratiques. S’exprime aussi une attente de participation. Ainsi, par exemple, près de 250 collectivités locales, la moitié des plus grandes en France, ont développé des budgets participatifs.
Et maintenant ?
Les élus recherchent la proximité. Cela passe par exemple par davantage d’événementiel sur le terrain. Il s’agit de retrouver la confiance en créant des temps d’échange, de débat.