Paris et la NBA au centre du jeu

C’est une première qui fera date dans l’histoire du basket en France. Le 24 janvier prochain, sur les coups de 21 heures, le parquet de l’AccorHotels Arena de Bercy va prendre des airs de piste aux étoiles. En cause: la rencontre NBA de saison régulière opposant deux équipes emblématiques du mythique championnat nord-américain, à savoir les Milwaukee Bucks et les Charlotte Hornets. Et le moins que l’on puisse dire est que la venue dans la capitale de ce qui se fait de mieux sur la planète basketball déchaîne les passions. Côté fans d’une part, avec un engouement qui dépasse amplement les frontières de l’Hexagone. Côté marques également, avec de nombreux partenaires qui entendent tirer profit de la visibilité maximale qu’engendre l’événement. À tel point qu’avant même d’avoir été consommé, le mariage devrait être reconduit en 2021. Explications.



Une si longue attente

La France est une terre de basket. Avec la hausse régulière de ses licenciés –plus de 700 000, soit le deuxième sport collectif le plus pratiqué– et les exploits récents en bleu de Tony Parker ou Nicolas Batum –qui évoluent désormais tous deux sous le maillot des Hornets–, le basketball a la cote. Et la NBA, comme dans beaucoup d’autres pays, constitue le Graal pour tout amateur qui se respecte. « Au cours des années précédentes, nous avons organisé des rencontres d’exhibition ou de présaison dans plusieurs pays en Europe : Allemagne, Italie, Royaume-Uni, France… Mais jusqu’à aujourd’hui, seule Londres avait eu la possibilité d’accueillir des matchs de saison régulière, qui requièrent un degré d’exigence supplémentaire. L’opportunité s’est présentée avec Paris et deux équipes prêtes à jouer le jeu », retrace Ralph Rivera, directeur général NBA Europe et Moyen-Orient. À la clé, un casting affinitaire qui ne doit rien au hasard puisque la franchise des Hornets, dirigée par le légendaire Michael Jordan, n’est pas une inconnue des lieux, en témoigne la confrontation face aux Warriors en 1994. Sans même parler de ses Frenchies et de la star des Bucks, le « Greek Freak » Giannis Antetokounmpo, dont la venue sur le Vieux continent constitue une occasion en or pour ses admirateurs.



La loi de l’offre et de la demande

L’hystérie engendrée par la vente des billets résume à elle seule l’impact de la rencontre. Avec plus de 150 000 inscrits au système de prévente pour 16 000 places seulement –qui plus est à un tarif moyen de plusieurs centaines d’euros–, le rendez-vous a fait naître beaucoup de frustrations. Forcément. Mais le choix de l’AccorHotels Arena répond à une logique. Outre l’historique entre la salle parisienne et la grosse balle orange, « le lieu est situé au cœur de la ville », souligne Ralph Rivera. « Il ne faut pas oublier qu’il y a l’expérience pour les fans à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur avec les activations qui sont mises en place, comme la NBA House. Et puis il y a aussi la proximité avec les hôtels. L’objectif pour nous est clair : fournir l’expérience NBA aux fans français et européens dans les meilleures conditions. Les fans constituent la priorité », martèle le directeur marketing, que le dispositif déployé dans le cadre de l’événement ne fera pas mentir. Et pour ceux qui ne sauraient se satisfaire d’un tel succédané, reste toujours la possibilité de regarder la rencontre tant attendue sur BeIn sports.



Des marques qui se bousculent

Outre la visibilité dont profitera mécaniquement la ville de Paris, « l’autre bénéfice significatif sera pour nos partenaires majeurs comme Foot Locker par exemple, que le marché français intéresse au plus haut point. Mais il y a évidemment un intérêt commercial pour l’ensemble des sponsors à être associés à une “global brand’’ comme la NBA », étaye Ralph Rivera. Au total, pas moins de 14 marques sont concernées, BeIn Sports en tête. On retrouve également Beats by Dr.Dre, Fanatics, Foot Locker, Gatorade, Nike, ParionsSport, SAP, Tissot et 2K. Sans omettre les partenaires dits promotionnels que représentent AccorHotels, La Banque Postale, Pringles et Yop. En d’autres termes, des sponsors variés (audio, sportswear, produits énergisants, paris sportifs, horlogerie, jeux vidéo, services…) mais taillés sur mesure pour la cible de l’événement, avant tout considérée comme jeune et urbaine. Et si le silence est de mise lorsqu’on questionne la volonté préliminaire d’y associer des acteurs supplémentaires, le tour de table semble définitivement bouclé. « Il s’agit d’un nombre record de partenaires pour un match NBA en Europe », rappelle à ce propos le directeur général.



Paris, capitale mondiale du sport

Après huit ans et neuf matches de saison régulière à Londres, pour combien de temps la NBA posera-t-elle ses valises à Paris ? Selon une information parue dans L’Équipe mi-janvier, Paris et l’AccorHotels Arena devraient accueillir à nouveau une rencontre de saison régulière l’an prochain. Avant de remettre le couvert en 2022 et les années suivantes ? « Je ne peux rien vous dire à ce sujet mais ce qui est sûr, c'est que ce match s’annonce comme une très grande réussite. La NBA et Paris, c’est un partenariat qui fait le buzz et qui fait de la ville une destination pour les communautés de fans partout en Europe », se contente de commenter Ralph Rivera. Qui pointe toutefois la place centrale que va occuper Paris sur l’échiquier mondial du sport dans les années à venir. « Il ne faut pas oublier que les Jeux olympiques auront lieu en France en 2024 », glisse finalement le dirigeant. Signe que le rendez-vous entre la capitale française et les meilleurs basketteurs mondiaux pourrait s’inscrire réellement dans la durée.