Le géant de la location de logements entre particuliers Airbnb a annoncé lundi 18 novembre qu'il devenait l'un des principaux sponsors du Comité international olympique (CIO) jusqu'en 2028, dans le but de redorer son image face à plusieurs controverses notamment à Paris.
Ce partenariat, dévoilé à Londres par le cofondateur de la plateforme Joe Gebbia, intervient au moment où la société veut se présenter sous son meilleur jour avant une possible introduction en Bourse en 2020. Airbnb entre dans le cercle fermé des grandes entreprises membres du programme «top» du CIO, qui accueille déjà treize groupes dont le chinois Alibaba ou l'américain Coca-Cola. En plus de Airbnb, un quinzième groupe, l'assureur allemand Allianz, avait déjà indiqué qu'il deviendrait sponsor mais à partir de 2021.
L'accord avec Airbnb, dont le montant n'a pas été dévoilé, couvrira au total cinq éditions des JO à savoir Tokyo en 2020, Paris en 2024 et Los Angeles en 2028 pour l'été, ainsi que Pékin en 2022 et Milan-Cortina en 2026 pour l'hiver, précise de son côté le CIO dans un communiqué. Il s'agit pour la plateforme américaine d'un contrat marketing majeur qui doit lui permettre d'accompagner son développement et de renvoyer une image plus positive face à de nombreuses controverses.
«La mission d'Airbnb est de créer un monde où n'importe qui peut se sentir chez soi n'importe où, et nous sommes fiers que l'esprit olympique soit diffusé au sein de notre communauté», assure Joe Gebbia. Le directeur général d'Airbnb, Brian Chesky, avait récemment confié à la presse japonaise qu'un partenariat olympique permettrait «de vraiment aider à faire connaître Airbnb» au Japon.
Populaire auprès de millions de touristes pour ses prix jugés attractifs, Airbnb s'est attiré les foudres de nombreux professionnels de l'hôtellerie qui l'accusent de réduire leurs parts de marché et réclament aux autorités un meilleur contrôle des activités de la compagnie américaine. Plusieurs contentieux opposent d'ailleurs actuellement le géant américain à la Ville de Paris, à moins de cinq ans des JO dans la capitale française. En février, la mairie de Paris a ainsi assigné en justice la plateforme, passible d'une amende de 12,5 millions d'euros pour avoir mis en ligne 1 000 logements non enregistrés.
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La maire de Paris Anne Hidalgo, qui est en campagne pour sa réélection, a d'ailleurs écrit au président du CIO Thomas Bach pour l'«alerter sur les risques et les conséquences» d'un sponsoring des JO par Airbnb, selon son courrier dont l'AFP a eu copie. «En soustrayant à Paris un nombre important de logements, Airbnb est un facteur d'augmentation du prix des loyers et d'aggravation de la pénurie de logements», a expliqué Anne Hidalgo dans sa lettre à Thomas Bach. Le président du Comité d'organisation des JO-2024, Tony Estanguet, a de son côté affirmé s'«appuyer sur les infrastructures hôtelières incroyables de la capitale».
Le contrat noué avec le CIO portera notamment sur l'hébergement des visiteurs et des familles d'athlètes lors des prochains JO, en se voulant respectueux de l'environnement. «Ce partenariat novateur renforce notre stratégie qui est de s'assurer que l'organisation efficace des Jeux Olympiques est durable et laisse un héritage à la communauté hôte», a souligné Thomas Bach. «Avec le soutien d'Airbnb, nous offrirons également de nouvelles possibilités aux athlètes du monde entier de générer leurs propres revenus en faisant la promotion de l'activité physique et des valeurs olympiques», a-t-il ajouté.
L'alliance avec le CIO est annoncée quelques jours après la décision d'Airbnb de vérifier l'exactitude des informations concernant la totalité des 7 millions de locations proposées sur son site d'ici fin 2020, afin de rassurer les clients après plusieurs incidents, dont une fusillade qui a fait 5 morts en Californie.
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