Après avoir cédé beaucoup de magasins et alors que ses ventes au troisième trimestre 2024 sont en baisse, le distributeur Casino, pourvu d’une nouvelle équipe de direction, présente le 14 novembre ses orientations stratégiques à horizon 2028.
La direction mise en place par Daniel Kretinsky et ses alliés après le rachat du distributeur Casino, recentré autour des enseignes Monoprix, Franprix, Vival ou Spar, présente jeudi 14 novembre matin ses grandes orientations à horizon 2028, dans un contexte commercial toujours compliqué.
Le nouveau directeur général Philippe Palazzi doit dévoiler, lors d’une conférence de presse à Paris, sa stratégie pour l’avenir du distributeur, qui a cédé l’essentiel de ses magasins grands formats ces derniers mois et compte surtout en son sein des enseignes de magasins plus petits, Monoprix, Franprix, Naturalia, Vival ou Spar. Il compte aussi le commerçant en ligne CDiscount.
Philippe Palazzi entend faire du nouveau groupe un « champion de la proximité » en développant l’activité en franchise, un mode d’exploitation de magasin plus rentable pour les distributeurs qui n’ont alors pas à assumer certains coûts de fonctionnement, salaires ou investissements dans le magasin par exemple. Casino veut « rallier des franchisés issus de la concurrence », « rationaliser le parc de magasins » en fermant les sites non rentables et faire « basculer certains sites intégrés en franchise », selon un communiqué publié en marge de la conférence de presse.
Le nouveau DG a annoncé viser un « retour » à l’équilibre, entendu « avant frais financiers et dividendes », à horizon 2026, et espère se développer via l’exploitation de magasins en franchise, y compris en ralliant des concurrents.
Plan social en cours
Casino comptait encore 200 000 salariés dans le monde fin 2022, dont le quart en France. Mais il avait grossi en s’endettant et, après avoir multiplié les cessions, il a dû restructurer sa dette dans d’importantes proportions. Le premier actionnaire et précédent dirigeant Jean-Charles Naouri avait alors dû passer la main, laissant le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et ses alliés prendre le contrôle du groupe. Dans l’intervalle, Casino a cédé l’essentiel de ses magasins grand format à ses concurrents Auchan, Intermarché ou encore Carrefour.
Le distributeur emploie aujourd’hui moins de 30 000 personnes avant même un plan social en cours de discussion et qui menace aux alentours de 3 000 emplois selon les syndicats. Sa situation commerciale reste complexe. Au troisième trimestre, les ventes sont ressorties en fort recul (-5,1 %) à 2,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires hors taxes, essentiellement, selon la direction, en raison de l’impact de fermetures de magasins « non rentables ».