Le groupe Orange n'a pas encore atteint les 35 suicides des années France Télécom, en 2008-2009, mais on compte tout de même, en deux ans, une trentaine de suicides ou de tentatives de suicide dans cette entreprise de 71.000 salariés, selon Franceinfo.
Il y a quinze ans, la pression pour réduire les effectifs de 22 000 employés au sein du groupe, via une mobilité obligatoire tous les trois ans, avait conduit certains salariés au pire. Cela a valu au PDG de France Télécom, Didier Lombard, et à son numéro 2 Pierre-Louis Wenès ainsi qu'à quatre autres prévenus, d'être condamnés pour harcèlement moral institutionnel caractérisé, en décembre 2019.
Un jugement confirmé par la Cour d'appel le 30 septembre 2022 qui a néanmoins ramené la peine à un an de prison avec sursis et 15 000 euros d'amende. C'est essentiellement pour obtenir l'annulation de cette qualification que les avocats des dirigeants se sont pourvus en cassation. La Cour rendra sa décision le 21 janvier prochain.
Concernant Orange (ainsi nommée depuis 2013), l'article de Franceinfo part du suicide d'un ingénieur de 53 ans, Philippe Le Gall, le 13 septembre 2023, dans un contexte de plan de départs de 640 postes, pour permettre à l'entreprise de s'adapter aux technologies du cloud ou de la fin de la téléphonie fixe. Un cas qui n'est malheureusement pas isolé et qui est corroboré par des rapports de médécins du travail, cette même année, qui « montrent un accroissement de la charge de travail, une incertitude sur l'avenir des emplois et des objectifs flous ».