La plateforme de location de voitures entre particuliers Drivy, qui revendique le premier rang européen du secteur, a annoncé mardi qu'elle changeait de nom pour devenir Getaround, reprenant la marque de son nouveau propriétaire américain. La start-up française créée en 2010 a été rachetée fin avril pour 300 millions de dollars par Getaround, une société exerçant la même activité. «Ce changement donne naissance à une marque d'autopartage leader en Europe et aux Etats-Unis, réunissant près de 5 millions d'utilisateurs et plus de 70 000 véhicules», a indiqué la société dans un communiqué.
Deux marques valent moins qu’une
Drivy s'adresse notamment à des propriétaires prêts à céder le volant de leur voiture à un inconnu pour mieux rentrer dans leurs frais, voire financer totalement leur véhicule grâce aux locations. Le service répond aux besoins ponctuels d'une clientèle urbaine ne possédant pas de voiture. «La mobilité, c'est du très long terme. Il faut beaucoup investir pour transformer les usages, faire connaître la marque, l'application, et donc il vaut mieux investir sur une seule marque que sur deux», a expliqué à l'AFP le fondateur de Drivy et désormais directeur Europe de Getaround, Paulin Dementhon. «Il y a un gros enjeu de notoriété», a-t-il estimé, soulignant que la société, déjà présente dans huit pays, avait pour ambition de «devenir une des cinq plus grosses applications de mobilité au monde».
Pas encore rentable
Getaround a par ailleurs annoncé mardi le lancement d'une tarification à l'heure pour ses locations de voiture. «L'expérience est similaire à celle de prendre un scooter ou une trottinette en libre service», selon M. Dementhon. Avec la technologie, dite Getaround Connect, les véhicules des particuliers pouvaient déjà être ouverts avec un téléphone, évitant au propriétaire et au locataire de devoir se rencontrer physiquement et simplifiant la procédure. L'entreprise, présente dans 25 villes en France, et qui se rémunère via une commission de 21% sur le prix de location fixé par le propriétaire du véhicule, assure être déjà rentable à l'échelle de Paris. Mais elle reste globalement déficitaire, en raison des nombreux investissements consentis pour l'essor de la plateforme. «C'est volontaire, il y a un marché à créer, il faut ouvrir le service dans de nouvelles villes, on est en plein développement», explique le dirigeant. Les dirigeants de Getaround vantent les vertus de leur activité pour l'environnement. Selon certaines études, une voiture en partage peut remplacer jusqu'à dix voitures, libérant de l'espace en ville, potentiellement au bénéfice de trottoirs plus larges ou de nouvelles voies cyclables.