« On ne peut pas faire du marketing local comme du marketing national… » C’est l’alerte que lance Jean-Pierre Remy, ex-directeur général de Solocal Group jusqu’en juin 2017. Ce serial-entrepreneur - il possède « dix à douze » entreprises à son actif, notamment Egencia, spécialisée dans le voyage d’affaires - est désormais à la tête de DeepReach. Lancée il y a bientôt deux ans, cette start-up propose une plateforme technologique basée sur l’intelligence artificielle qui aide les agences à gérer le marketing local de leurs clients, dans le retail, la banque-assurance, l’artisanat…
Partage de données sur la concurrence
La plateforme joue un rôle de veille et donne accès à des données sur la concurrence. L’outil permet, par ailleurs, de réaliser des campagnes multimédias (Facebook, Google, display…) et de piloter automatiquement ces campagnes. En revanche, c’est à l’agence de gérer l’articulation entre le local et le national en pensant la créa, le message et la stratégie publicitaire. Le business model de DeepReach repose sur un abonnement à 25 euros par mois et par point de vente et sur une commission prélevée sur le budget publicitaire de 14 à 20 % (+3 % si DeepReach gère l’achat média).
Après les Gafa
Jean-Pierre Remy a senti le besoin d’un tel outil sur le marché, mais pour le confirmer, a étudié plus de 250 entreprises en Europe et aux États-Unis, de juillet 2017 à mars 2018. « J’ai identifié les technologies sur lesquelles je voulais investir », raconte-t-il. Puis une équipe de 25 personnes aux profils plutôt tech a été mise sur pied pour développer le produit, dont la commercialisation a démarré fin 2018. L’entreprise comprend aujourd'hui 45 collaborateurs, et a séduit à ce jour 40 à 50 agences. Et DeepReach ne compte pas s’arrêter là. Outre un enrichissement de sa plateforme, la jeune pousse prévoit aussi un lancement à l’international à la fin de l’année. L’ambition était mondiale dès le départ. « Les Gafa ont “fait le plein” sur le global. Sur les cinq prochaines années, la croissance sera dans le local », observe Jean-Pierre Remy.
Par ailleurs, deux levées de fonds de « quelques millions d’euros » ont été réalisées auprès d’investisseurs privés pour soutenir le développement de l’entreprise. La dernière vient juste d’être bouclée. Pour 2019, Deepreach vise « entre 10 et 20 millions d’euros » de chiffre d’affaires.