Annonce surprise hier 25 avril dans le monde de la distribution: Carrefour et Système U ont lancé des négociations exclusives pour créer une centrale d'achat commune, potentiel numéro un français, un précédent projet entre Système U, Auchan et Casino. Avec cette alliance d'une durée initiale de cinq ans, Système U et
Carrefour (lui-même en partenariat avec l'entreprise familiale Cora) deviendraient le numéro un français desachats dans la distribution avec 35% de parts de marché environ.
Cette centrale d'achat devrait être opérationnelle cet automne, en vue des négociations commerciales de 2019. «En consolidant les liens historiques qu'elles ont construits avec le monde agricole, les deux enseignes souhaitent proposer aux filières agricoles un partenariat de référence», notent les deux groupes dans un communiqué.«Celui-ci sera construit autour des prix et des volumes pour procurer aux exploitants, dans la durée, une juste rémunération.» De son côté, une source proche a fait savoir que «chez Cora, on se réjouit de la perspective de l'accord avec System U».
Potentielle alliance Auchan-Casino-Système U
Début avril, les industriels de l'agroalimentaire avaient fait part de leurs craintes après l'annonce d'une potentielle alliance Auchan-Casino-Système U, qui aurait pesé à peu près le même poids que cette coopération Carrefour-Système U sur le marché français de l'alimentaire.
Contacté par l'AFP, un porte-parole d'Auchan Retail a toutefois assuré que cela «ne change absolument rien» à l'alliance entre Auchan (groupe familial Mulliez) et Casino. Les industriels de l'agroalimentaire craignent eux un rapport de force déséquilibré, avec trois grosses centrales d'achats qui négocient des prix toujours plus bas face aux fournisseurs. A date, l'alliance Carrefour-Système U représente environ 35% des parts de marché, quand celle liant Casino et Auchan pèse pour environ 21,9%. Leclerc, qui fait cavalier seul, émarge à 21%.
Dans leur communiqué, Carrefour, dont le PDG est Alexandre Bompard et Système U, présidée par Serge Papin, se veulent rassurants. Ils mettent en avant la «nécessité de reconstruire le partenariat historique entre la distribution et l'agriculture française" et s'engagent à "favoriser une répartition équitable de la valeur, de l'amont à l'aval.»