Une petite révolution! Les marques avaient jusqu'au 30 mai à minuit, pour déposer des noms de domaines inédits sur Internet, que ce soit avec le suffixe de leur marque (.toyota, .nutella), d'un produit (.caméra, .chaussure, etc.) ou de tout autre mot de leur choix. Ces extensions peuvent même inclure des noms avec accents. Cette extension des noms de domaine avait été lancée en début d'année par l'Icann, organisme qui gère l'accès des noms de domaine au niveau mondial (.com, .net, .org et autres noms nationaux). Une initiative suspendue durant quelques semaines ce printemps en raison de couacs techniques.
Une opportunité inédite pour les marques? «Cela a un avantage évident d'esthétisme d'écriture pour la marque, dans des secteurs comme le luxe», estime Mathieu Glavany, directeur media, social media et search chez Nurun. De fait, on imagine tout à fait Chanel ou Yves Saint Laurent déposer pour leurs parfums un .ysl ou .chanel. Autre avantage pour les marques, «cela permet d'installer une nomenclature précise des noms de domaines, de retrouver une cohérence sur le Web pour les marques dont la prise de parole est éclatée sur la Toile», poursuit-il.
Accessoirement, cela permettra de mieux filtrer des secteurs spécifiques, comme les sites pour adultes, de marques d'alcool ou de paris en ligne. Mais le coût d'accès est élevé: les «acheteurs» doivent débourser 185 000 dollars pour demander un nouveau suffixe, puis 25 000 dollars de frais annuels. Sans compter les coûts de logistique et de maintenance. «Il est probable que beaucoup de marques vont déposer ces extentions dans une logique de protection de marque», estime Mathieu Glavany. Mais combien activeront effectivement leurs nouvelles extensions? L'Icann devrait en tout cas dévoiler d'ici sa prochaine réunion, prévue le 24 juin, les noms de domaines déposés. Elle annonçait 2 000 demandes le 22 mai.