Présidentielle

Suite de notre série d'articles rédigés par les étudiants de mastère 2 de communication publique et politique 2.0 de l'ECS (European Communication School). Après l'influence de la campagne d'Obama 2008, un article sur l'abstention, et le rôle des lieutenants des candidats, les quinquas de la Ve savent-ils communiquer avec la génération Y? Voici la guerre des chiffres.

 

2012 restera l'année du couronnement des chiffres. L'élection présidentielle du 22 avril regroupant 10 candidats a transformé le champ politique en une sphère numérologique pour faire passer les idées. Quand ce n'est pas le chiffrage des programmes pour mieux se démarquer des autres, c'est le chiffrage du nombre de militants venus soutenir leur candidat dans les meetings. Depuis le début de la campagne, la magie du verbe s'est effacée derrière le fétichisme du chiffre. Une chose compréhensible, tout de même, dans la mesure où la démocratie elle-même est fondée sur les chiffres (résultats électoraux, nombre de mandats autorisés, l'âge pour pouvoir poser sa candidature ou voter, etc.).
Pourquoi les chiffres nourrissent tant les hommes politiques et les médias?
Les premiers éléments nourrissant cette guerre des chiffres restent indéniablement les sondages. Les courbes se croisent et se décroisent chaque semaine depuis un mois. Les candidats s'y intéressent de très près officieusement tout en s'en désintéressant officiellement. Nombreux sont les sondages qui ont été publiés depuis un an sur l'élection présidentielle. De l'abstention à la popularité des candidats en passant par les intentions de vote et les questions qui interpellent le quotidien des français, les chiffrent pullulent partout.
Les opérations de communication pour baliser le terrain à l'annonce des programmes électoraux et les échanges virulents entre candidats sur les différentes propositions démontrent la place importante que jouent les chiffres en cette période de campagne. La majorité au pouvoir n'aura retenu du programme du PS que les 75% d'impôt sur les revenus excédant 1000000 d'euros par an et les 60000 postes supplémentaires d'enseignants dans l'Education proposés par le candidat François Hollande. Ce jeu lui aura permis d'avancer que leur adversaire augmentera les dépenses de l'Etat en cette période de crise pour équilibrer le budget de l'Etat qu'en 2017.

Brandissant le bilan du président sortant, la gauche de son coté utilise les chiffres pour accabler son adversaire direct. L'augmentation du taux de chômage à 10% de la population active, 65400 postes d'enseignants supprimés, 14000 nouvelles suppressions prévues en 2012, plus de 4000000 de demandeurs d'emplois, 600 milliards d'augmentation de la dette publique, le PS n'aura oublié aucun chiffre du bilan de Nicolas Sarkozy. Et pour Jean-Luc Mélenchon, la proposition phare d'élever le Smic à 1700 euros a plus que joué sur l'imaginaire des couches défavorisées.

Le poids des chiffres dans cette bataille présidentielle a permis aux différents acteurs de la scène politique de se juger et de se jauger avant le 22 avril. Les acteurs politiques, les médias comme les électeurs s'y intéressent de plus en plus pour se positionner par rapport au débat électoral. Cette campagne aura réussi tout de même sa dimension numérologique en attendant l'apogée avec les résultats du premier tour. Des chiffres et des chiffres encore.

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