L'élection présidentielle, rencontre entre un homme et le peuple ? De plus en plus, c'est plutôt la rencontre entre le peuple, un candidat... et ses lieutenants. Des lieutenants qui parlent à la place des candidats, ça n'a rien de neuf. Mais qui parle, quand, pourquoi et comment ? Et tout d'abord, pourquoi avoir recours à des lieutenants ? Le candidat est un être à part, il ne peut se dédoubler, il ne peut être partout en même temps. Quand le candidat est en meeting ou en visite d'usine, le lieutenant pouvoir le représenter aux émissions télévisées. Mais pour ça, nous avons le porte-parole. En réalité, il y a plusieurs types de lieutenants.
L'atout célébrité : Olivier Besancenot
Philippe Poutou a été intronisé comme candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, un candidat inconnu au bataillon. Aussi, le NPA a décidé de faire monter au front la personne la plus populaire qu'ils aient sous la main : Olivier Besancenot. Après deux candidatures à l'investiture présidentielle, force de media training et autres débats, Olivier Besancenot est au fait du jeu médiatique et peut défendre les idées de son parti sans être candidat.
L'atout recadrage : Henri Guaino
Le cas Guaino est intéressant puisque celui-ci s'est souvent exprimé avant la candidature de Nicolas Sarkozy. Son rôle de conseiller et d'éminence grise (de matière grise ?) lui permet de délayer le bilan dans un sens pédagogique. Il n'a perdu qu'une fois son sang-froid (le 25 février sur le plateau de France 3 : http://www.zap-actu.fr/2012/02/27/henri-guaino-senerve-sur-le-plateau-de-france-3/). Il prend la parole à chaque fois que Nicolas Sarkozy fait une gaffe pour justifier l'action ou la parole du candidat.
Le remplaçant en cas de chute : Dominique Voynet
Dominique Voynet prend la parole pour apaiser les déclarations d'Eva Joly ou rassurer en cas de tension (normalement). La candidate élue par les militants EELV (Europe Ecologie Les Verts) prenant suffisamment la parole, son porte-parole s'est exprimée quand Eva Joly était à l'hôpital. Mais elle a repris les codes de la candidate puisqu'elle a évoqué une possible remise en question du pacte passé avec le PS (http://lci.tf1.fr/filnews/politique/voynet-prevoit-quelques-coups-de-canif-dans-l-accord-eelv-ps-7122999.html).
Le Premier ministre potentiel : Pierre Moscovici
Le porte-parole qui porte la parole de son candidat. C'est le fidèle parmi les fidèles. Il prend régulièrement la parole, surtout si François Hollande ne veut pas être présent. Il est à ses côtés et porte fidèlement les propositions de son candidat. Il a certes fait un petit lapsus en évoquant le site internet du candidat... «Tous Sauf Hollande» (http://www.lepoint.fr/politique/election-presidentielle-2012/regardez-l-enorme-lapsus-de-moscovici-sur-hollande-15-03-2012-1441709_324.php). Mais qu'il soit rassuré : François Hollande a affirmé sa volonté de la nommer au gouvernement s'il était élu (http://franche-comte.france3.fr/info/hollande-nommerait-bien-moscovici-au-gouvernement-73369525.html).
Le meilleur d'entre nous : Alain Juppé
Il n'y en a qu'un. Nicolas Sarkozy doit être très fier de l'avoir dans sa bande. Alain Juppé représente le flegme dont notre président n'use que très très rarement. Nous avons pu le constater lors du débat avec François Hollande (http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/01/26/face-a-juppe-hollande-precise-son-programme_1635319_1471069.html). Indémontable, il est l'homme de l'ENA pour qui l'intérêt de l'Etat passe avant son intérêt personnel (il a porté tout seul l'affaire des emplois fictifs du RPR ou des financements occultes de la mairie de Paris). Ainsi, il attaque régulièrement François Hollande sur son programme... depuis son compte Twitter.
Il y a aussi les lieutenants dont les candidats préféreraient se débarrasser... A suivre.
