Le 9 avril la bataille électorale s'est ouverte avec dix candidats «média-traînés» à bloc, bien décidés à rallier chacun de leur côté une majorité d'électeurs qui devront choisir leur champion lors de ce tournoi à deux manches. Problème: le match qui s'apprête à se jouer n'a pas vraiment l'air de soulever les foules.
En effet, d'après un récent sondage publié par Ifop le 1er avril, 32% des électeurs interrogés déclarent qu'ils ne se rendront pas aux urnes lors du 1er tour de l'élection. Un taux qui dépasse celui du 21 avril 2002 (28,4%) et qui avait permis au Front National, à la surprise générale, de participer au second tour.
Pourquoi un tel désintérêt à trois semaines de ce scrutin si important? L'une des raisons invoquées serait que les électeurs ont l'impression que les candidats se livrent davantage à une lutte du pouvoir personnel qu'à une véritable lutte des idées. Le débat sonne creux et les réponses à la crise (lorsqu'il y en a) ne suffisent pas à convaincre les électeurs d'un changement sensible dans leur quotidien.
Une autre raison est plutôt d'ordre calendaire. En effet, les deux tours auront lieu en pleines vacances scolaires (22 avril) et pendant les ponts de mai (6 mai). Un Français sur 3 souhaiterait profiter de la douceur du printemps plutôt que se prononcer sur un candidat qui, de toute façon, ne les convainc pas - signe du désenchantement politique frappant notre pays.
Que faire pour renverser cette tendance pessimiste? Certains citoyens, sensibilisés à l'importance du vote, ont pris cette question à bras le corps pour convaincre des électeurs encore hésitants de faire entendre leur voix. Ces campagnes d'incitation au vote fleurissent essentiellement sur internet, un média largement apprécié par la population.
Pour en citer quelques-unes, l'AACC, avec l'agence Wunderman, a proposé la remarquable vidéo «Entretien d'embauche pour futur Président», diffusée depuis fin mars. La vidéo met en scène des Français ordinaires dans le rôle de dirigeants, questionnant les candidats sur leurs réelles motivations au poste de Président de la République. Une manière de rappeler aux Français que c'est eux qui ont le pouvoir de choisir.
La campagne «Déconne pas, va voter!», quant à elle, a été initiée par des étudiants de mastère 2 en communication publique et politique à l'ECS. Cette initiative cible la génération des 18-25 ans. La campagne fait appel aux réseaux sociaux Facebook et Twitter pour motiver les jeunes troupes à se rendre massivement aux urnes.