Télécoms
L'offre de l'opérateur Free n'a pas été retenue dans l'attribution des licences 4G, que se partagent Orange, SFR et Bouygues Telecom.

Revers pour Free, qui s'apprête à se lancer prochainement sur le terrain des télécoms avec son offre Free Mobile. Jeudi 22 décembre, l'Autorité des télécoms (Arcep) a annoncé que seuls les opérateurs Orange, SFR et Bouygues Telecom avaient obtenu des licences pour les fréquences basses de téléphonie mobile de quatrième génération (4G), lors d'un second round d'enchères.

La téléphonie 4G, c'est la prochaine étape annoncée de l'Internet mobile. Ses fréquences, issues de l'arrêt de la télévision analogique le 30 novembre dernier, permettent d'accéder à l'Internet à très haut débit sur une large partie du territoire. Elles permettront aux Français de surfer plus vite sur le Web. Un données cruciale à l'heure où le taux d'équipement en smartphones et tablettes va croissant.

Deux licences pour SFR

Ces quatre lots situés sur la bande de 800 MHz, surnommée «fréquences en or» en raison de sa rareté, avaient été mis à prix à 1,8 milliard d'euros par l'Etat. Ils ont finalement été emportés pour la somme totale de 2,639 milliards d'euros.

Les mieux lotis sont donc les plus généreux: l'opérateur SFR a ainsi pu décrocher deux licences, car il a mis sur la table la plus forte somme, soit 1,065 million d'euros. «Pour continuer d'avoir le réseau le plus complet, nous investissons fortement, comme nous l'avons fait hier pour la 3G et le faisons aujourd'hui pour la fibre optique, s'est félicité Franck Esser, PDG de SFR. De la même façon, nous serons référents demain sur la 4G avec le lot de "fréquences en or" remporté aujourd'hui.»

Orange, premier opérateur français, a pour sa part dépensé 891 millions d'euros, et Bouygues Telecom, également détenteur d'un lot, a proposé 683 millions d'euros.

Trop cher pour Free

Alors qu'il investit actuellement dans la construction de son propre réseau mobile, Free n'a pu suivre les enchères. «La société Free, candidate recevable et qualifiée, n'a pas été retenue compte tenu des offres des autres candidats» a indiqué l'Arcep dans son communiqué.

«Nous avions dit que nous serions raisonnables, et nous avions également indiqué que nous trouvions l'offre très défavorable pour un nouvel entrant comme nous. C'est l'argent qui a éliminé la concurrence», commente à l'AFP Maxime Lombardini, directeur général du groupe Iliad (propriétaire de Free).

Il disposera néanmoins d'un droit d'itinérance chez l'opérateur ayant obtenu deux fréquences - SFR, en l'occurrence - conformément à l'appel d'offres. Il espère aussi «continuer à travailler avec Orange», précise Maxime Lombardini dans Les Echos du vendredi 23 décembre, dans la lignée de leur accord d'itinérance déjà signé sur la 3G.

Une bonne affaire pour l'Etat, qui va empocher près de 3,6 milliards d'euros, soit 1 milliard d'euros de recettes supplémentaires de la part des opérateurs, qui ont largement dépassé le prix plancher fixé pour les enchères. Selon Les Echos, 700 millions d'euros ont déjà été affectés au budget de la Défense, le reste revenant au budget général de l'Etat. Le premier round d'enchères en septembre, concernant les fréquences hautes sur la bande 2,6 Ghz, lui avait déjà permis de remporter plus de 900 millions d'euros.

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