Santé
Le médicament est toujours bien perçu par les Français, mais l'industrie pharmaceutique entretient avec eux une relation plus ambivalente, selon une étude de TNS Sofres pour Les Entreprises du médicament.

En pleine affaire Médiator, l'initiative paraîtra opportuniste ou lucide. L'organisation professionnelle de l'industrie pharmaceutique Les Entreprises du médicament (Leem) vient de livrer les résultats d'une étude sur le rapport des Français aux médicaments réalisée avec TNS Sofres (1). Le Leem y relève notamment que 82% des Français font confiance aux médicaments, dont 16% tout à fait confiance.

«À un moment charnière dans le rapport de l'opinion publique aux médicaments, nous avons souhaité entendre et comprendre les questions que se posent les Français», explique Christian Lajoux, président du Leem.

La 6e enquête en autant d'année de cet Observatoire sociétal du médicament montre que la confiance est accrue lorsque les médicaments sont délivrés sur ordonnance (94%) ou remboursés (93%). Les sondés mesurent tout à fait la dimension bénéfices/risques du médicament: 94% d'entre eux estiment que les médicaments sont des produits actifs présentant certains risques.

En matière d'information, si le médecin reste sans surprise la personne en qui ils ont le plus confiance, seul un quart d'entre eux déclarent obtenir, auprès de leur praticien, toute l'information nécessaire sur les médicaments qu'il leur prescrit. En revanche, ils ne sont que 6% à faire confiance à Internet comme source d'information. Pourtant, ils sont 61% à y recourir pour se renseigner en matière de santé, selon une étude menée en juillet 2010 par Ipsos.

«Un rapport paradoxal»

Ce tableau, encourageant quant à l'image du médicament, est beaucoup plus contrasté lorsqu'on évoque spécifiquement les laboratoires. Certes, les Français reconnaissent la contribution des industriels du secteur en matière de recherche (85%), d'emplois (67%) et de croissance économique (55%). Mais 80% d'entre eux estiment que les entreprises sont plus soucieuses de leurs bénéfices que des malades et qu'il y a trop de médicaments différents pour soigner les mêmes maladies.

De même, les trois quarts des Français pensent que les laboratoires ne font de la recherche que pour des médicaments rentables et 64% qu'il y a beaucoup de fausses innovations. Enfin, plus de 9 Français sur 10 estiment qu'on consomme trop de médicaments en France, même s'ils sont 84% à considérer que ce n'est pas leur cas.

«Ce rapport paradoxal qu'entretiennent les Français avec les entreprises du médicament questionne le secteur sur sa logique économique et l'incite à renforcer le dialogue qu'il a déjà lancé auprès du public, au travers, par exemple, du Comité des parties prenantes mis en place par le Leem depuis 2005», conclut  Éric de Branche, directeur de la communication du l'organisation professionnelle.

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