Coup de projecteur sur l'un des acteurs de la publicité, la musique qui arrive trop souvent en fin de « brief ». Chaque semaine une agence de marketing musical ou de publicité vient défendre un nouvel univers artistique en expliquant comment l'associer à une marque. Cette semaine, Mood Media présente James Blake.
Impossible d'éviter dans Paris, ou dans n'importe quelle ville au monde, la musique.
Omniprésente, la question de la musique ne se pose qu'avec le silence, inconcevable pour un magasin. Dans les genres musicaux les plus galvaudés figure le jazz, coupé, décliné à l'envie et parfois bien loin de ses origines. C'est pourtant un genre qui, pour une marque, incarne à merveille des valeurs de chic, de sensualité, d'élégance et de sophistication. Un genre qui à lui seul parvient à incarner un positionnement, à délimiter un territoire de marque, à donner le ton. Un genre en constante évolution, qui de ses lointaines racines offre aujourd'hui à la croisée de la soul et de l'électronica un son nouveau.
James Blake, tout jeune artiste américain de 22 ans, incarne ce son. Il vient du « dubstep », un genre minimal et assez sombre. Son premier album éponyme (label AZ / Universal), emmené par sa voix et le piano, détonne, innove dans le travail de déconstruction des sons où le silence est utilisé en véritable outil. Incontestablement, cet album est un évènement, une véritable incarnation de notre époque, le mélange enfin réussi de l'émotion vocale pure et de l'électronica sombre. Comme une schizophrénie acceptée et affirmée, une constante fragilité vocale alliée à des volutes électroniques et technologiques inédites à ce jour. Une espèce de jazz moderne, pourquoi pas ?
La chanson phare de l'album « Limit to your Love », incroyable exercice « soul » de ce musicien qui, en reprenant un morceau de la chanteuse Feist, arrive d'une manière futuriste et introspective à tisser enfin le futur de la musique, un avenir prometteur à l'instar d'Antony and the Johnsons.
Un talent habité par la grâce et un album rare, une reconstruction de nos bases musicales pour une expérience sensorielle très riche.
Claude Nahon, président de Mood Media Europe.
James Blake en clips :
