Combien rapporte un contrat olympique? Pour Atos Origin, seul français parmi les neuf partenaires mondiaux (TOP) du Comité international olympique (CIO), l'association de son logo aux cinq anneaux olympiques générerait entre 300 et 500 millions d'euros en chiffre d'affaires, sur un total d'environ 5 milliards, soit près de 10% de bonus. Cotée à la Bourse de Paris, l'entreprise prend donc particulièrement soin de son prestigieux «client».
À dix-huit mois de l'ouverture des JO d'été de Londres 2012, Atos Origin a déjà investi deux étages d'une tour du nouveau quartier d'affaires de l'est londonien. Pour pénétrer le périmètre, il faut passer par un détecteur d'explosifs. De ce QG sécurisé, l'entreprise d'ingénierie va procéder à quelque 200 000 heures de tests. Elle est le lien entre tous les prestataires techniques: Acer, Samsung, BT, Panasonic, Cisco et Omega. Son rôle est d'assurer la gestion optimale et sécurisée des données, comme les résultats transmis n'importe où en 0,3 seconde, mais aussi le contrôle des 200 000 accréditations attendues.
Atos Origin en est à sa troisième participation aux JO. En 2002, le groupe français avait soufflé le contrat olympique à IBM. À l'époque, l'entreprise s'appelait Schlumberger Sema. Depuis, en intégrant des divisions informatiques de Philips et de Siemens, Atos Origin, dont le nom devrait encore évoluer d'ici à l'été 2011, est devenu un leader européen, qui a besoin de s'affirmer. «Les JO nous servent de laboratoire, explique Patrick Adiba, directeur «Major Events» chez Atos Origin. Tous les développements peuvent être appliqués dans n'importe quel autre secteur.»
Accord judicieux sur tous les plans
Discrète sur la communication grand public, l'entreprise privilégie les relations publiques. Elle invite plusieurs centaines de clients lors des compétitions pour y montrer son savoir-faire. Une expertise disponible pour d'autres événements sportifs… en version payante. «Nous ne sommes pas un sponsor du sport, nous sommes associés au mouvement olympique», précise Patrick Adiba.
Le partenariat olympique est aussi un formidable outil de management. «Il nous permet d'attirer les meilleurs talents, assure Marc Meyer, directeur de la communication d'Atos Origin. Lors des Jeux, 60 à 70 collaborateurs sélectionnés parmi 1 500 candidatures n'hésitent pas à prendre sur leur temps de vacances pour venir comme bénévoles dans nos structures.»
À noter que l'accord avec le CIO est double: d'un côté un partenariat marketing, de l'autre un contrat de prestataire. Le ticket d'entrée en tant que partenaire TOP s'éléverait à environ 10 millions d'euros par an, mais il serait en partie compensé par la contribution correspondant aux prestations fournies. On comprend dès lors pourquoi l'entreprise française reconduit régulièrement sa relation avec le CIO. Celle-ci court jusqu'en 2016, avec les Jeux de Rio de Janeiro, au Brésil. Si la rentabilité se révèle toujours aussi intéressante pour Atos Origin, la samba pourrait continuer encore longtemps.
encadré
Le sponsoring des JO en bref
9 partenaires olympiques. Acer, Atos Origin, Coca-Cola, General Alectric, McDonald's, Omega, Panasonic, Samsung et Visa (Olympiades 2009-2012: Vancouver 2010 et Londres 2012).
866 millions de dollars. Montant total de la contribution du Top Programme de l'Olympiade 2005-2008 avec 12 Top Partners.
1,2 milliard de dollars. Contribution du programme marketing aux JO d'été de Pékin 2008.
348 millions de dollars. Contribution du programme marketing aux JO d'hiver de Turin 2006.