Personne n’a rien à trouver à redire. La soirée électorale d'Emmanuel Macron, sur la forme, était parfaite. De ses deux prises de parole, l’une en posture de président, l’autre dans son rôle de candidat, à sa marche solennelle dans la cour carrée du Louvre et au choix du lieu, aux invités… rien n’aura été laissé au hasard pour cette soirée de clôture de la plus étrange campagne de la Ve République. Le moindre couac aurait été catastrophique. Tout juste les chroniqueurs lui reprochent un manque de verve (un manque de verbe ?) dans ses discours. Optimiste, mesuré, rassembleur, parfait comme un discours de communicant, léché et bien rodé. De même pour le documentaire sur sa campagne, diffusé le lendemain sur TF1. Scènes coupées, volontairement orienté… Les médias lui reprochent une candeur irréelle, trop loin de la vérité. Car à trop contrôler son image, on en perd sa personnalité. Un président n’est pas une marque. Le public se lasse de la perfection. Il adore les aspérités, les défauts, les coups de poings sur la table. A l’aube de son élection, François Hollande était le roi des mèmes, avec sa face détrempée. De quoi Emmanuel Macron sera-t-il le roi? Le public est déjà impatient de son premier faux pas.