Alors que l’intelligence artificielle inquiète toujours certains professionnels, qui se voient déjà remplacés par des robots, de nombreux salariés auraient déjà fait appel à l’IA générative sans le dire à leur hiérarchie, selon une étude Ifop.

« La majorité des salariés en état de le faire ont utilisé un logiciel d’IA au travail sans en informer leur hiérarchie. » C’est l’un des constats les plus saillants qui ressort de la dernière enquête Ifop sur l'intelligence artificielle et les Français pour Learnthings.fr, agence spécialisée en data.

Avec l’émergence de l’intelligence artificielle générative, de nombreux professionnels se voient déjà remplacés. Malgré une utilisation encore timide, des outils comme ChatGPT progressent dans le monde du travail et ont déjà changé le quotidien de certains professionnels dans le secteur du marketing.

22 % des salariés interrogés révèlent en avoir fait usage au travail. « Un usage que 55 % d’entre eux effectuent sans en informer leur hiérarchie », rapporte l’Ifop. Dans le même temps, les entreprises ne semblent pas particulièrement mobilisées pour s’en emparer : seulement 10 % des salariés ont été formés à l'IA. Si 27 % indiquent vouloir l’être, 63 % des salariés disent qu’ils ne veulent pas être formés à l’IA dans une optique professionnelle.

4 salariés sur 10 pensent que l’IA peut faire leur travail

Ce chiffre pourrait s’expliquer par une confiance amoindrie des salariés concernant les bénéfices que l’IA peut apporter à leur travail. « 29 % d’entre eux estiment que l’IA améliorera leurs performances au travail contre 46 % en 2018, et 35 % y voient un atout pour leur bien-être (ils étaient 41 % à le dire il y a six ans) », pointe l'étude.

Ces professionnels sont plus concernés par l’impact que l'IA aura à l'avenir sur le monde du travail. Ils sont 68 % à exprimer des craintes et 56 % y voient un danger. D’ailleurs, 4 salariés sur 10 estiment qu’une IA pourra à terme effectuer l’essentiel de leur travail, 27 % estimant même que ce transfert sera acté dans les 10 prochaines années.

D’un point de vue plus général, les progrès technologiques et la forte présence de l’intelligence artificielle dans l’actualité amènent 64 % des Français, contre 32 % en 1972, à penser que l’IA sera un jour capable d’agir comme les humains. « Quant à savoir si les machines contrôleront un jour l’Humanité, si la majorité des Français (65 %) n’y croit pas, un bon tiers (35 %) juge ce scénario plausible », rapporte l’enquête.