Son entreprise, MerciApp, a racheté cet été le leader de la correction professionnelle, ProLexis. Portrait d’Arthur Ollier, un entrepreneur de la data qui la veut d’abord « humaine ».

Arthur Ollier, 32 ans, n’en est pas à sa première aventure. Sa société MerciApp, créée en avril 2020, en plein covid, est déjà la quatrième entreprise de ce start-uppeur dans l’âme, lui-même issu d’une famille d’entrepreneurs dans le bâtiment. Cette fois, pourtant, ce père de deux enfants, de six mois et deux ans, s’autorise à y croire pleinement : « On fait du chiffre d’affaires, près de 3 millions d’euros, avec des fondamentaux solides et une croissance saine, on vise un objectif de 5 millions de CA en 2024 ». Son entreprise ? MerciApp, qui cherche à appuyer les salariés dans l’écriture, la relecture et la correction de leurs écrits. « Un cadre passe 54 jours de travail par an à écrire, soit 105 minutes par journée de travail, constate-t-il, cela correspond à 22 % de son temps. Avec nos technologies, on corrige 3,2 fois plus de fautes qu’Outlook ou Word ». Et une mauvaise impression se fait très vite sur une orthographe ou une syntaxe déficiente, au grand dam des dyslexiques ou dysorthographiques.

Forte de 35 salariés, dont 15 à la tech et la R&D, MerciApp est née d’une rencontre avec ProLexis, un correcteur professionnel basé à Sophia-Antipolis, à Nice. Créée en 1991, l’année de naissance d’Arthur Ollier, cette société bénéficie d’un lexique de 100 000 mots. Intégrée aux outils de travail, sa technologie est employée par 95 % de la presse francophone, selon le jeune patron, le Parlement ou l’Académie française. L’idée est de passer un cap en s’attaquant au « grand B to B » à savoir les entreprises et les agences de communication avec l’agilité d’une start-up. « C’est aussi une entente intergénérationnelle avec les créateurs de ProLexis, un ingénieur et un linguiste-commercial », note Arthur Ollier. Cet été, MerciApp a racheté la société dans un tour de table de 7 millions d’euros qui a intégré ses fondateurs, lesquels ont désormais 10 % de l’entreprise.

Quid d’une solution franco-française à l’heure de Meta, Google et OpenAI ? « Ils sont confrontés à l’ambiguïté de notre langue, qui est un plafond de verre, estime-t-il. Nous avons une longueur d’avance ». Pour lui, la bonne approche ne passe pas par un modèle probabiliste propre à l’IA mais par la correction sur une base linguistique en étant sûr du sens, via un corpus de 250 millions de mots. De quoi nourrir les espérances de MerciApp qui a déjà 4 000 clients et 850 entreprises et veut imposer sa solution dans les environnements de travail sur les marchés francophones. Permettre d’écrire plus vite, avec plus de style, en ramenant ce temps de 54 à 30 jours par, telle est l’ambition affichée. Arthur Ollier croit à « une data au service de l’humain », après avoir fondé une première société de vente de tee-shirts au profit de Madagascar qui l’a amené à sillonner la grande île à deux sur une moto. Pour ce faire, il avait souscrit un prêt à BNP Paribas en annonçant vouloir faire un master dans une grande école de commerce.

Parcours

30 juillet 1991. Naissance.

2009. Esdes Business School.

2014. Business developer à L’Oréal (six mois) puis Sellsy CRM.

2015. Fonde Datananas, logiciels à destination des commerciaux.

2020. Revend plus d’1 millions d'euros Datananas à Sarbacane (Positive), associant ses patrons dans MerciApp, fondée en avril.

2023. MerciApp rachète ProLexis.

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