Le dernier livre du journaliste Frédéric Saliba ouvre les yeux sur la difficulté d'exercer de la profession dans les régions où les groupes mafieux font la loi.
Menaces répétées, intimidations, assassinats… À la lecture de l’ouvrage de Frédéric Saliba, Cartels : voyage au pays des narcos, qui vient de sortir aux éditions du Rocher, on comprend mieux l’impossible travail des journalistes dans cette région où les groupes mafieux font la loi. De retour en France après une quinzaine d’années de correspondance au Mexique pour le quotidien Le Monde, cet ex-journaliste de Stratégies décrit l’ultra-violence au quotidien, les liens entre politiques et clans mafieux et le véritable défi pour continuer à exercer son métier malgré tout. Au fil des pages, il rappelle les terribles statistiques : « 41 journalistes ont été tués entre 2006 et 2012 au Mexique (début de la guerre contre le narcotrafic). Dix ans plus tard, ce chiffre sera multiplié par quatre. 2022 battra tous les records : 17 journalistes assassinés. Cette année-là, le Mexique décroche la triste palme mondiale des reporters tués, devant des pays en guerre comme l’Ukraine (8 tués) ou le Yémen (3). » Et raconte son quotidien et celui de ses confrères menacés. C’est le cas d’Anabel Hernandez, journaliste d’investigation, autrice de plusieurs ouvrages sur la guerre entre le gouvernement et les cartels, qui a dû quitter le pays à la suite de menaces de morts répétées, allant jusqu’à retrouver un coq décapité sur son paillasson. Où de cette autre reporter aguerrie qui enquête sur la Française Florence Cassez, accusée de kidnapping, et reçoit des messages effrayants : « As-tu bien réfléchi ? Ils vont trouver une journaliste morte, la mort t’attend… » Glaçant.