Le 9 octobre avait lieu la Nuit de l’indépendance, organisée par le collectif des ex-journalistes du JDD. Ils ont annoncé la création de l’association Article 34, qui vise à garantir la liberté et le pluralisme des médias.
Sur la scène du Théâtre du Châtelet, Agnès Jaoui s’avance et lit ces mots : « Les propriétaires de journaux sont des entrepreneurs, nous sommes des maçons ». Dans la salle, un murmure : « Les Illusions perdues… » Ce lundi 9 octobre, la référence n’a pas échappé aux spectateurs. Les illusions perdues, quelle meilleure entrée en matière pour cette Nuit de l’indépendance, organisée par le collectif des ex-journalistes du JDD ? « Qu’êtes-vous prêts à sacrifier pour la vérité ? », interroge la journaliste philippine Maria Ressa, dans un discours lu sur scène par l’actrice Sephora Pondi. Ce qu’ils ont sacrifié pour « rester droits dans leurs bottes », les journalistes du JDD, c’est leur job. 90 % d’entre eux ont quitté l’hebdomadaire, propriété de Vincent Bolloré, après que l’ex-rédacteur en chef de Valeurs Actuelles Geoffroy Lejeune a été nommé à la tête de la rédaction. « On s’est levés et on est partis, tout simplement », lâche Bertrand Gréco, co-président de la société des rédacteurs. « Du service politique au sport, de la culture à la société, des vieux de la vieille aux plus jeunes, personne n’a voulu rester avec la direction. C’est notre fierté », s’enorgueillit Antoine Malo, grand reporter.
Sur la scène, Emmanuel Salinger s’avance et lit ces mots, signés Aurélien Bellanger, qui fustigent « l’insolente grossièreté de l’extrême droite », contre laquelle ne peut plus rien « l’esprit critique, arme luxueuse et dérisoire ». Ce soir-là, les ex-journalistes du JDD ont annoncé la création de l’association Article 34, pour garantir la liberté et le pluralisme des médias. Le combat continue. Poursuivons-le avec eux.