A la recherche de financements, ce premier emprunt est un signe que le groupe californien manque cruellement de fonds pour financer ses ambitions.
Meta (Facebook, Instagram), à la recherche de financements, va lancer un emprunt pour la première fois de son histoire, un signe que le géant des réseaux sociaux manque de fonds pour financer ses ambitions à court et long termes.
Le groupe californien va émettre des obligations, d'après un document qu'il a déposé jeudi auprès de la SEC, le gendarme boursier américain. « Meta a l'intention d'utiliser le produit de l'emprunt pour des objectifs généraux, qui peuvent inclure (...) des dépenses en capital, des rachats d'actions, des acquisitions ou des investissements », précise le groupe de Mark Zuckerberg. Il n'indique pas le montant des fonds qu'il souhaite lever, ni la durée des obligations.
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D'après l'agence de presse Bloomberg, Meta chercherait à obtenir entre 8 et 10 milliards de dollars. La somme serait divisée en quatre emprunts, et le plus long serait sur 40 ans, avec des intérêts supérieurs de 1,8 point de pourcentage à ceux des bons du Trésor américain.
La semaine dernière, Meta a publié des résultats financiers décevants: son chiffre d'affaires trimestriel a diminué pour la première fois de son histoire, et son bénéfice net a chuté de 36% sur un an, à 6,7 milliards de dollars.
Le réseau social, numéro deux mondial de la publicité, fait face aux coupes budgétaires des annonceurs, dues à la mauvaise conjoncture économique, et à la concurrence d'autres plateformes comme TikTok, très populaire chez les plus jeunes. « La situation semble pire qu'il y a trois mois », a reconnu récemment Mark Zuckerberg lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.
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Émettre des obligations est une « bonne idée », selon l'analyste Dan Ives de Wedbush Securities. « Ils auraient du le faire depuis longtemps ». « Contrairement aux autres grands acteurs des technologies, Meta n'a pas de dette. L'entreprise va mettre en place sa stratégie sur le métavers, de façon agressive, et ça demande beaucoup de capital », a-t-il déclaré à l'AFP.
A l'automne dernier, Facebook s'est rebaptisé Meta avec l'ambition affichée de construire le « métavers », un univers parallèle accessible en réalité augmentée et virtuelle (AR et VR), présenté comme l'avenir d'internet. Mais depuis début février, le prix de son action a été divisé par deux. Plus de 400 milliards de dollars de capitalisation boursière sont partis en fumée.
« Nous sommes concentrés sur les investissements de long terme qui vont nous permettre de sortir renforcés de ce ralentissement économique, à commencer par l'algorithme de recommandation et les Reels (des formats qui imitent ceux de TikTok, ndlr), notre nouvelle infrastructure publicitaire et le métavers », a indiqué Mark Zuckerberg. Il a par ailleurs prévu de réduire le rythme des embauches, comme de nombreuses sociétés du secteur.
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Interrogé, le groupe n'a pas souhaité commenter l'émission d'obligations.
A Wall Street, le titre qui a conclu en hausse de 1,05% jeudi à 170,57 dollars, fléchissait de 0,16% dans les échanges électroniques après la clôture.