L’établissement de finance verte Green-Got vient de déverrouiller une deuxième étape importante pour devenir une banque.

La « pas-encore-banque » Green-Got, fondée en 2020 par Maud Caillaux, Andréa Ganovelli et Fabien Huet a battu un record : récolter plus de 5 millions d’euros en à peine deux heures, le 20 novembre 2024. Après avoir levé plus de 5 millions d’euros, en 2023, dont près de 2 millions d’euros en crowdfunding, la néobanque a créé l’exploit en un temps record, dépassant l’autre néobanque Qonto, qui avait mis plus de six heures pour lever la même somme (le plafond des financements participatifs est fixé à 5 millions d’euros). Cette victoire, la jeune pousse la doit à sa communauté. « Elle est composée d’un demi-million de personnes, et croît de 10 % par mois… », détaille Maud Caillaux. Et au-delà du nombre, c’est, pour ses fondateurs, l’engagement de la communauté qui témoigne du succès de la finance verte.

« Au lancement, beaucoup de personnes nous ont mal accueillis, estimant que l’idée était, au mieux, dépassée, au pire, une illusion, raconte Maud Caillaux. Mais nous avons su convaincre de la viabilité de notre modèle et du sérieux de notre démarche. » Green-Got tire son nom de « Gringotts », la banque des sorciers dans la saga Harry Potter. Elle propose des comptes de paiements, ainsi qu’un produit d’investissements de type assurance vie. « Mais nous ne plaçons l’argent que dans des projets à impact », résume la fondatrice. Pour être financés, ils doivent passer les fourches caudines des critères de sélection « écologique » de Green-Got. Sévères ? Ils ont été établis avec des scientifiques du Giec, et éliminent 99,6 % des propositions. « Nous ne finançons que la crème de la crème. Mais nous affichons un rendement financier supérieur au CAC 40 et au livret A », se félicite Maud Caillaux.

L’autre secret de Green-Got ? La transparence. Tout est consultable : les critères de sélections, les projets, et même les fiches de paie des fondateurs. « Les gens ont envie de reprendre le pouvoir, de reprendre la main sur leur argent et sur ce qui se construit autour d’eux dans le monde. On sent un vrai changement d’état d’esprit. Si les chiffres indiquent que le climatoscepticisme augmente, d’autres s’engagent davantage. Dans la population, les indécis se positionnent sur le sujet du réchauffement climatique », affirme la cofondatrice. Les services comme Green-Got permettent aux utilisateurs de savoir où va leur argent. « Ils savent que leurs économies ne vont ni dans les énergies fossiles, ni les armes, ni le porno », détaille-t-elle. Si l’établissement n’est pas encore rentable, « c’est parce que nous avons énormément investi pour accueillir la demande qui ne cesse de croître. Nous sommes dimensionnés pour répondre à une forte croissance », explique Maud Caillaux. Idem du point de vue technologique, la jeune pousse a misé sur un service qu’elle veut parfait. « Nous avons à cœur de répondre à la fois aux exigences écologiques, mais aussi aux exigences du secteur en termes de technologie et de service client », pointe Maud Caillaux. Pour six euros par mois, les clients n’ont pas de frais à l’étranger, et un service client disponible 24 heures sur 24, « avec un vrai conseiller qui répond », argue la cofondatrice. La levée participative permettra d’obtenir le deuxième agrément de la banque de France, dernière étape avant de pouvoir devenir société de crédit. Green-Got pourra alors revendiquer légitimement le titre de banque.

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