Une plainte collective visant le géant américain pour abus de position dominante sur le marché de la publicité numérique a été jugée recevable par un tribunal britannique. La date du procès n'a pas encore été fixée.

Un tribunal britannique a donné son feu vert le 5 juin à une plainte en nom collectif visant le géant américain Google, accusé d'abus de position dominante sur le marché de la publicité numérique, pour des dommages estimés par les plaignants à 13,6 milliards de livres (16 milliards d'euros). Les plaignants soutiennent « que Google a abusé de sa position dominante sur le marché des technologies publicitaires et causé des pertes importantes aux éditeurs en ligne britanniques », selon un communiqué de leurs avocats.

Concrètement, ils accusent Google d'avoir réduit les revenus des éditeurs de contenus en faisant monter les prix d'utilisation de sa plateforme publicitaire tout en faisant baisser leurs recettes issues des annonces en ligne. Ils indiquent agir au nom de toutes les personnes qui ont « publié du contenu sur des sites web ou des applications mobiles contenant des blocs publicitaires pour lesquels elles ont perçu des revenus entre le 1er janvier 2014 et le 30 novembre 2022 ».

« Ce procès est spéculatif et opportuniste. Nous nous y opposerons vigoureusement et sur la base des faits », a réagi le directeur juridique de Google Oliver Bethell, dans une déclaration transmise à l'AFP. « Google travaille de manière constructive avec des éditeurs [de contenu] au Royaume-Uni et en Europe », a-t-il ajouté, assurant que les outils publicitaires de l'entreprise « aidaient des millions de sites web et d'applications à financer leur contenu ».

Au cours de la procédure, Google avait notamment soutenu que la plainte n'était « pas suffisamment étayée » et critiquait la méthodologie des plaignants, des arguments rejetés par le tribunal qui a décidé de « faire droit à la demande (...) de procédure collective », selon le texte de la décision du Tribunal d'appel de la concurrence, consulté par l'AFP. Une date de procès n'a pas encore été fixée.

Amende de 220 millions en France

L'Autorité de la Concurrence française avait déjà imposé en juin 2021 une amende de 220 millions d'euros à Google pour ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne et exigé aussi du géant américain des engagements de réforme. Les pratiques de Google dans ce domaine font aussi objet d'enquêtes ou de procédures au Royaume-Uni, dans l'UE ou aux États-Unis.

Google est en outre ciblé par une autre action de groupe à 7 milliards de livres au Royaume-Uni, dans laquelle l'entreprise est accusée de pratiques anti-concurrentielles et abus de position dominante en augmentant les prix payés par les annonceurs pour améliorer leur positionnement.

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