Tandis que le sujet de l'intelligence artificielle, de son potentiel et de ses dangers, agite les acteurs de la tech, Elon Musk était l'invité de VivaTech, le 23 mai.
15 secondes. C’était le temps maximal imparti pour poser une question à Elon Musk, invité pour la deuxième année consécutive à VivaTech - cette fois-ci à distance. Jeudi 23 mai après-midi, au Dôme de Paris, l’intervention d’une heure environ se déroule en format questions-réponses avec la salle, encore une fois venue nombreuse pour écouter le milliardaire, patron de X, Neuralink, SpaceX et Tesla. Qui a fourni une vision toute personnelle de différents sujets.
Si X occupait largement les interrogations l’année dernière, les questions du public roulent pour partie sur l’intelligence artificielle, « le » sujet du salon cette année. Le milliardaire qui, face à OpenAI et Gemini (Google), a lancé en 2023 sa propre start-up baptisée xAI, a plusieurs fois opposé « la vérité » (de son côté) et « le politiquement correct » (du côté de la concurrence), tout en pointant les dangers de celui-ci. Entraîner les IA ? Cela doit se faire sur « la vérité ». C'est ce qui en fera une IA « responsable ». Il a aussi prôné la nécessité d’être « le plus précis possible » quitte à être « impopulaire ». Au passage, les médias en prennent pour leur grade, accusés d’être plus soucieux de participer à la course aux clics qu’à autre chose. « Vérité » comprise.
Notamment interrogé sur la disparition des métiers, il a souligné que l’ensemble d’entre eux pourraient être amenés à disparaître avec l’IA. Dans le pire des scénarios, plus personne n’aurait d’emploi - mais ils seraient entourés de robots capables de rendre de multiples services. L’IA sera aussi de nature à bouleverser l’éducation des enfants - à qui il est d’ailleurs recommandé, plaisante le patron de X, de « limiter les usages des médias sociaux ».
« Votre plus grande crainte ? », lui a demandé Maurice Lévy (Publicis), en conclusion. « L'IA », a-t-il répondu.
Avec Neuralink et SpaceX, Elon Musk entend repousser les frontières (du cerveau humain, de la Terre à l’espace). Autant de projets nourris par deux œuvres de science-fiction citées lors de sa prise de parole : Cycle de la culture, d’Iain M. Banks, et The Hitchhiker's guide to the galaxy (H2G2 ou Le Guide du voyageur intergalactique), de Douglas Adams. Deux séries de livres où il est question de disparition de la Terre ou d’autres galaxies, de cohabitation avec des extraterrestres ou encore de nouveau modèle de vie.