La première édition du Tech & Fest, le festival qui célèbre le meilleur de l’innovation, se tiendra à Grenoble les 1er et 2 février 2024. Quelque 10 000 professionnels et 500 start-up sont attendus. Laura Perrard, co-directrice, nous en dit un peu plus sur ce tout nouvel événement technologique français.
C’est la toute première édition de Tech & Fest, quelle est la spécificité de ce nouveau rendez-vous dédié aux nouvelles technologies ?
Aujourd’hui, des événements tels que le CES à Las Vegas ou le South by Southwest à Austin attirent des participants du monde entier. Lors de ces rencontres, les dirigeants découvrent souvent qu’ils ont rencontré d’autres entrepreneurs situés à seulement 150 kilomètres de chez eux, et avec qui ils vont pouvoir monter des collaborations. Notre objectif est d’installer ce rendez-vous comme un « événement-destination » en régions, qui fait déplacer la France entière, et pourquoi pas, à terme, le monde entier. Notre parti pris est de travailler sur la force du collectif, pour faire se rencontrer et fédérer les acteurs de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour, ensuite, aller au-delà. Car c’est bien dans les territoires que se jouent toutes les questions de souveraineté et de réindustrialisation. La région Auvergne-Rhône-Alpes est la première région industrielle de France, la deuxième en termes de levée de fonds. Grenoble est une des villes les plus innovantes au monde, c’est la deuxième ville où l’on dépose le plus de brevets en France.
Quelle est la genèse de ce projet ?
C’est à l’origine une idée de Christophe Victor, directeur général du Dauphiné Libéré depuis 2 ans, également ancien directeur général délégué des Échos et cofondateur de VivaTech. Il s’est associé à d’autres membres fondateurs : la région Auvergne-Rhône-Alpes, la métropole Grenoble-Alpes, etc. Nous sommes un binôme à la tête de l’événement, Benjamin Coron, et moi-même. Originaires de Paris, nous résidons tous deux à Lyon, nous avons été recrutés pour créer et développer Tech & Fest, un peu comme une start-up au sein du groupe Dauphiné Libéré.
Découvrir le programme du Tech & Fest
Comment est construit l’événement ?
Le festival a vraiment été dessiné comme une petite ville, avec ses places, ses cafés, ses restos, ses lieux de rencontres et ses endroits pour travailler. Et même une « guinguette » dédiée aux meet and greet, où les visiteurs pourront rencontrer les intervenants, pour un vrai temps d’échanges. L’événement, qui se déroule au centre d’exposition et de congrès Alpexpo, se décline autour de six univers distincts qui proposent tous une exposition immersive, comme des petits musées : Tech & fab, Tech & human, Tech & solutions, Tech & planet, Tech & space et Tech & you. Nous avons toute une variété de conférences, à l’instar de celle animée par Hugo Décrypte ou celle de Charles Kuehmann (SpaceX), mais également par nos différents speakers : Michel Levy Provençal (Brightness & TEDxParis), Nicolas Bordas (TBWA\Worldwide), Daniel Baal (Crédit Mutuel Alliance Fédérale), Sophia Martin (Raise Ventures), Caroline Ramade (50inTech), et bien d’autres. Nous proposons également des sessions mastermind, lors desquelles les entrepreneurs pourront rencontrer les dirigeants de licornes ou de scale-up.
Christophe Victor est un des cofondateurs de VivaTech, est-ce une source d’inspiration pour Tech & Fest ?
Là où Viva Technology est un salon, vraiment axé start-up, Tech & Fest n’est pas un salon et est plus orienté industrie. Si on regarde la liste des partenaires, on a vraiment tous les acteurs de l’industrie qui sont présents. En outre, ce qu’on propose est peut-être plus « à taille humaine », en favorisant la rencontre et les échanges business.
Quelle est la cible de ce festival ?
L’idée est de capitaliser sur un triptyque très fort qui repose à la fois sur la recherche privée, l’université et l’entreprise. C’est un événement hybride, consacré au BtoB le jeudi et ouvert au grand public le vendredi. Sur cette première édition, on aura une majorité de visiteurs issus de la région rhônalpine mais l’objectif, sur les prochaines éditions, est de faire venir des participants du monde entier. C’est aussi un rendez-vous que nous avons pensé ouvert aux jeunes, donc le vendredi, nous accueillerons 3 000 jeunes, collégiens et lycéens, à qui on proposera des visites guidées et des ateliers dans le but de découvrir la filière et de nouveaux métiers. Le constat est qu’il y a de moins en moins d’appétence chez les jeunes pour les filières scientifiques. Avec un effet « Black Mirror » qui donne à la tech une mauvaise réputation et qui en fait la cause de la situation actuelle, sociétale comme environnementale. Alors, on ne dit pas que la tech va sauver le monde, néanmoins qu’il ne pourra pas être sauvé sans.