L'Europe et les Etats-Unis ont assuré lundi, à l'issue de discussions commerciales près de Washington, vouloir aller plus loin dans la coopération et la transparence sur les nouvelles technologies, mais ont fait peu d'annonces concrètes à ce stade.
Des délégations des deux premières économies mondiales se sont retrouvées lundi sur le campus de l'Université du Maryland, dans la banlieue de Washington, pour une troisième réunion dans le cadre du Conseil pour le commerce et les technologies (TTC). Ils ont notamment annoncé la création d'une initiative transatlantique en faveur d'un commerce soutenable, qui doit permettre de « soutenir la transition vers une économie bas carbone » et « augmenter les investissements et échanges transatlantiques», selon le communiqué commun. Le TTC avait été lancé par le président américain Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen en juin 2021.
Les discussions ont rassemblé le secrétaire d'Etat Antony Blinken, la ministre du Commerce Gina Raimondo et l'ambassadrice au Commerce Katherine Tai côté américain, et côté européen, les commissaires Valdis Dombrovskis, en charge du commerce, et Margrethe Vestager, pour la concurrence. Les Etats-Unis et l'UE ont par ailleurs annoncé leur volonté d'avancer sur « la mise en place d'un mécanisme d'échange d'informations » sur les soutiens publics accordés au secteur des semi-conducteurs, « afin d'en améliorer la transparence ». Ils ont également dit vouloir travailler sur des normes internationales sur l'intelligence artificielle, et étudier le développement d'une « IA digne de confiance et prenant en compte la gestion des risques » liés.
Le climat, grand oublié
En revanche, peu d'avancées concernant les discussions relatives au grand plan américain pour le climat et l'emploi (IRA), le sujet qui suscite pourtant des inquiétudes tant à Bruxelles que dans les capitales européennes. Le sujet avait d'ailleurs été l'un des principaux abordés par le président français Emmanuel Macron, lors de sa visite d'Etat à Washington la semaine dernière. Seul élément notable côté américain, la prise en compte « des inquiétudes européennes et notre volonté d'y répondre de manière constructive. »
Côté européen, on reconnaît qu'une évolution éventuelle de la législation sera « très difficile », tout en soulignant qu'il y a aussi « ce qu'ils peuvent faire en terme de mise en place », selon des officiels européens présents sur place. « Il y a une volonté de prendre en compte nos inquiétudes sans entrer en confrontation », a confirmé à la presse un responsable européen présent sur place, malgré « l'attente d'une réponse plus solide » de la part des Etats-Unis.
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Les responsables européens veulent s'appuyer sur les précédentes discussions concernant les semi-conducteurs, pour lesquels la coopération est jugée « très positive ». Elles sont ainsi vues comme « un bon point de départ » pour avancer sur les préoccupations liées à l'IRA, a-t-on expliqué de même source. Les marges de manoeuvre américaines sont cependant réduites sur ce texte, entre perte de la majorité démocrate à la Chambre des représentants début janvier, conséquence des élections de mi-mandat, et l'aspect hautement symbolique du plan pour Joe Biden.
Le commissaire européen Thierry Breton, chargé du marché intérieur, avait d'ailleurs choisi de ne pas accompagner ses collègues aux Etats-Unis du fait du peu d'avancées attendues sur ce sujet. « L'agenda du TTC ne laisse pas suffisamment d'espace pour répondre aux inquiétudes de nombreux ministres et industriels européens, le commissaire a donc décidé de ne pas y assister », expliquait-on à son bureau à Bruxelles vendredi. L'UE et les Etats-Unis ont par ailleurs de nouveau condamné l'invasion russe de l'Ukraine et leur volonté de continuer à soutenir le gouvernement ukrainien. Les deux parties ont assuré travailler à limiter « la dissémination de fausses informations par la Russie, en particulier vers l'Afrique et l'Amérique latine. »