Angie soigne la réputation des annonceurs 

« Nous sommes passés d’une société critique organisée (avec les syndicats, les ONG, les associations…) à une société critique désorganisée, plus éruptive, avec des mouvements qui se créent par effet de réseaux », expose en préambule Éric Camel dans son bureau de la rue du Sentier à Paris. Cet ancien journaliste a fondé, il y a de ça 33 ans, l’agence conseil Angie qui se cantonnait au départ à la communication éditoriale et qui s'est ouverte à l'ensemble des stratégies de contenu. Au fil du temps, l’agence a su diversifier son activité, que ce soit dans le digital ou la data, et devenir experte des relations publics. Ses marchés étant le corporate et le B to B, Angie a grossi dans l’ombre de ses clients, de grandes entreprises qui sont, pour 25 d’entre elles, cotées au CAC40.

Aujourd’hui, Éric Camel veut faire connaître la capacité de son agence à prendre soin des réputations, en anticipant et désamorçant les crises, avec pour leviers la « co-influence et l’engagement », nouvelle baseline de l’agence. Pour cette mise en lumière de son positionnement, l’agence a revu l’ensemble de son identité, son logo et son site internet. Ses compétences en influence ont permis à l’agence, qui compte 160 collaborateurs, de réaliser 9,1 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2021, pour un chiffre d’affaires total de 28 millions d’euros. « Pour Coca-Cola, nous avons convié les internautes hostiles à la marque à une conférence au siège du groupe afin d’ouvrir le dialogue », se souvient, satisfait, le dirigeant. « Pour Les Entreprises du médicament (Leem), nous menons chaque année la conférence “Rien à cacher” qui fait acte de transparence en répondant à toutes les interrogations », poursuit-il en guise de présentation.

Satisfaction des salariés 

Quant à sa propre réputation, malmenée en 2021 par le compte Instagram « Balance Ton Agency », l’agence joue carte sur table face à Stratégies. « Les faits dénoncés remontent à neuf ans et des sanctions avaient été prises contre les deux managers mis en cause, l’un n’est plus à l’agence, l’autre a revu son comportement », explique Éric Camel, qui estime par ailleurs que « BTA contribue à faire avancer la société ». Angie fait également réaliser chaque année un baromètre interne par la société Occurrence, que Stratégies a pu consulter et qui laisse entrevoir une large satisfaction de le part des employés, avec de bons résultats sur la convivialité et le management. Les rares remarques négatives portent sur les salaires. Éric Camel, qui défend un modèle « élitiste » avec des collaborateurs issus de grandes écoles, assure qu'avec les variables, les rémunérations sont compétitives par rapport au benchmark du marché. Il ajoute avoir récemment concédé à des efforts pour les juniors qui ont vu une part de leur variable intégrée à leur fixe.