Le rapporteur général du Conseil national de la refondation, David Djaïz, rejoint le fondateur et président de Bona fidé, Robert Zarader, à la tête de l’agence de conseil en communication et affaires publiques. Explications.
Pourquoi cette évolution à la tête de Bona fidé ?
Robert Zarader : C’est un projet que nous avions depuis longtemps avec les manageurs de l’agence. On se posait la question de la pérennité de Bona fidé et de son développement. Notre constat était qu’il fallait faire évoluer la gouvernance et le capital de l’agence, puis nous avons commencé à réfléchir au renforcement de l’équipe. Avec David [Djaïz, jusque-là rapporteur général du Conseil national de la refondation, ndlr], on a eu la chance de se croiser plusieurs fois ces six dernières années, avec pas mal de discussions durant les périodes électorales. Au fil de l’eau, on est devenu ami. Nous avons décidé de renforcer l’équipe de direction et que David prenne d’emblée la co-présidence avec moi. Aucune date n’est définie pour mon départ mais notre différence d’âge importante permet déjà de profiter de points de vue complémentaires.
David Djaïz : Avec Robert, nous avons une complicité amicale, intellectuelle et philosophique malgré la différence d’âge (68 ans et 33 ans). Nous avons des vues en commun sur les organisations et la façon dont elles doivent se transformer. Après huit ans au service de l’État, à la fois au ministère des Finances, dans un poste de direction dans une agence d’aménagement du territoire et ensuite à l’Élysée et au Haut-commissariat au plan, j’avais envie d’être au cœur d’une démarche entrepreneuriale. La proposition de Robert était irrésistible parce que j’aime les aventures amicales et les valeurs de cette agence que je connais depuis longtemps. Je sais ce qu’on y fait et ce que notre tandem peut apporter. L’agence peut devenir très importante pour aider les dirigeants à décoder les transformations du monde, à commencer par ce que la question climatique va imposer aux entreprises.
La question climatique s’impose donc comme un de vos principaux axes de développement ?
DD : Dans les années 80 et 90, la grande affaire, c’était le développement de la finance et les agences se sont structurées avec une verticale qui est la communication financière. Dans les années 2000 et 2010, il y a eu une alphabétisation au digital. Aujourd’hui, il faut parler finance et digital première langue. Nous pensons que l’une des grandes transformations actuelles, c’est l’intégration des questions climatiques environnementales au cœur de la création de valeur pour l’entreprise. Nous pensons que Bona fidé a un positionnement intéressant pour accompagner les dirigeants dans cette nouvelle transformation. À la fois pour les aider à décoder la complexité de ces changements et de la réglementation, mais également pour élaborer un message, un positionnement ou une stratégie avec un coup d’avance.
RZ : Actuellement, il y a une porosité entre des débats publics forts et à la fois les comportements des équipes, des clients et des exigences des consommateurs. C’est un élément important du développement de l’agence car nous avons toujours essayé d’avoir une activité de veille stratégique ou même sociologique pour savoir comment les signaux faibles pouvaient alimenter des stratégies ou des comportements de collaborateurs. La somme de ces éléments se réalise en ce moment avec cet énorme enjeu climatique mais également sur le rapport au travail ou l’intelligence artificielle comme une phase nouvelle du déploiement du numérique… Nous sommes au cœur d’un grand nombre de transformations !
Comment se matérialise cet accompagnement pour les entreprises ?
RZ : L’idée, c’est d’avoir toutes les expertises nécessaires en termes de réglementations et d’évolutions… Notre agence a choisi les métiers du conseil, des idées et de l’écriture. Nous ne sommes pas du tout amenés à produire de la fabrication de documents d’événements ou une campagne publicitaire, ce n’est pas notre métier. On est resté des « pure player » de ce domaine du conseil des idées et du déploiement de stratégies à contenu et quand on fait des relations presse ou des affaires publiques, on privilégie beaucoup le contenu à ce qui est plus vaporeux comme le carnet d’adresses. Disposer d’un réseau, c’est très bien mais il faut avoir quelque chose à dire… Les expertises ne sont pas innées sur ces sujets mais c’est pour cela que l’agence entreprend beaucoup de choses en interne, de partage de conférences, de débats… On fait appel à une expertise externe si nécessaire.
DD : C’est important pour les dirigeants publics comme privés, dans un monde où tout nous échappe, d’avoir cet accompagnement en matière grise. C’est un des intérêts de l’agence, il y a des esprits très créatifs et il y a une capacité à avoir un regard un peu différent que je trouvesingulier dans le paysage du conseil et de la communication. Sur la question climatique, on n’est plus sur une transition ! C’est un changement de paradigme et nous avons les ressources. Nous voulons continuer à les développer pour aider des acteurs qui ont souvent un train de retard. L’objet pour nous est d’apporter un discours, une stratégie, des éléments de communication, de la matière grise, du décodage, une capacité à se repérer dans la réglementation… C’est notre expertise propre.