Booba a été interrogé et mis en examen lundi 2 octobre pour cyberharcèlement à l'encontre de Magali Berdah, fondatrice de l’agence Shauna Events avec qui le rappeur est en guerre ouverte.  

Le rappeur Booba a été interrogé lundi 2 octobre à Paris par un juge d'instruction et mis en examen pour cyberharcèlement à l'encontre de Magali Berdah. Lui se défend, se présentant comme un « lanceur d'alerte » contre les « influvoleurs ». Booba, âgé de 46 ans, a ainsi été mis en examen pour harcèlement moral en ligne aggravé et placé sous contrôle judiciaire, ont indiqué des sources proches du dossier à l'AFP, confirmées par le parquet de Paris. D'après l'une des sources, il a été placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour les faits de menaces de mort et de recel d'une infraction d'atteinte à l'intimité. 

Cette mise en examen fait suite à de nombreuses plaintes de la part de Magali Berdah, femme d'affaires de 41 ans et fondatrice de Shauna Events, une agence d’influence marketing spécialisée dans les collaborations entre les personnalités issues de la TV et les marques. « Cette décision, attendue depuis des mois, est une immense victoire pour Magali Berdah », ont réagi ses avocats dans un communiqué transmis à l'AFP. « Elle constitue aussi un signal puissant adressé à tous les valets de la haine qui sévissent sous pseudonyme sur les réseaux sociaux », ajoutent-ils. 

Attaques personnelles et vidéos non sourcées

Outre l'instruction visant Booba, 28 personnes vont être jugées entre novembre et janvier devant le tribunal correctionnel de Paris pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l'encontre de Magali Berdah. Booba estime pour sa part s'être lancé, aux côtés d'un collectif « d'aide aux victimes d'influenceurs », dans une croisade contre ceux qu'il nomme les « influvoleurs », dénonçant de multiples arnaques à l'encontre des internautes. Certaines de ses publications ont reçu un large écho : en avril par exemple, deux parlementaires ont signalé à la justice des faits reprochés à l'influenceur Dylan Thiry, qui avaient été dénoncés dans des vidéos publiées par Booba. 

Des publications qui alimentent un plus large débat au sein du secteur des influenceurs, pour lequel le Parlement a voté une régulation en juin. Mais la manière de faire pose question jusque devant la justice. Car le rappeur use d'attaques personnelles et de vidéos non sourcées, notamment à l'encontre de Magali Berdah depuis mai 2022. Dans la foulée de tweets virulents, cette dernière avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d'autres. Ouverte en 2022, l'enquête a été confiée à un juge d'instruction à l'été 2023. Lors de l'enquête préliminaire menée par le Pôle national de la lutte contre la haine en ligne (PNLH), Booba n'avait pas honoré sa convocation. 

Magali Berdah a également déposé plainte en avril contre le réseau social X (anciennement Twitter) pour complicité de cyberharcèlement. En parallèle, la femme d'affaires est visée par une enquête préliminaire, après une plainte contre X déposée par Booba. Ce dernier l'accuse de pratiques commerciales trompeuses avec Shauna Events. Le parquet de Grasse avait ouvert une enquête préliminaire en septembre 2022, puis a indiqué lundi s'être dessaisi au profit de celui de Paris. Dans une autre affaire, où les faits reprochés sont antérieurs à la création de son agence en ligne, elle sera jugée en décembre à Cannes pour « banqueroute et blanchiment », a indiqué une source judiciaire.

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