Elue le 5 juin présidente de Lévénement, association des agences événementielles, Muriel Blayac détaille à Stratégies ses priorités pour la filière.
Quelles seront vos priorités ?
Le programme est lié à trois points majeurs : people, profit, planète. La filière événementielle a vécu trois années très chahutées avec le covid, 2023 et 2024 seront également particulières, avec de grands événements. Nous souhaitons être armés pour 2025 où nous aurons, peut-être, une stabilité du métier. Sur le volet people, nous aurons une réflexion à mener sur la marque employeur, sur la façon de garder nos talents, d’en faire venir de nouveaux, tout en anticipant ensemble, et sans être suiveurs. Nous nouerons encore plus la parole avec les associations de freelances et nous aurons également un rôle de coordinateur avec les agences de recrutement.
Sur la dimension profit, il nous faudra nous poser les bonnes questions sur les modèles d’agences. Ils devront à la fois répondre aux besoins des clients et être rentables. Avec, comme contexte sous-jacent, l’inflation (de 20 à 30 %). Nous souhaitons renforcer le dialogue avec les directions achats de nos clients, travailler avec nos prestataires pour expliquer à nos clients pourquoi les budgets ont augmenté. Par ailleurs, le marché se resserre. Au-delà de la question de la taille des groupes, le spectre s’élargit : activations digitales, PR, social media… La question sera, en parallèle, de faire émerger de nouveaux acteurs.
Enfin, sur le volet planète, l’idée est de construire une filière éco-responsable. Aujourd’hui, plus du tiers des membres de l’association, soit 35 agences, sont certifiées ISO20121, et cela va continuer. Le réflexe de réaliser des événements éco-responsables est là, ce que j’appelle « l’effet papillon », c’est très bien, nous souhaitons désormais le faire ensemble, de la fabrication de meubles (en bois local) à la gestion (avec des personnes en insertion…) en passant peut-être aussi par la mise en place d’une centrale d’achat.
Quel sera votre tout premier chantier ?
Fin août, 70 à 80 administrateurs de l’association se réuniront pour débattre sur ces sujets. Nous établirons un à deux chantiers par catégorie. En commençant peut-être par la construction d’une filière éco-responsable, dont nous sommes certains qu’elle doit voir le jour. L’initiative s’appuiera sur des groupes de travail dédiés. Par ailleurs, nous aurons également des réunions avec les directions achats des annonceurs ainsi qu’avec nos partenaires (lieux, traiteurs, prestataires). Habituellement coordinateurs, nous souhaitons être le chef d’orchestre de ces différents chantiers.
Comptez-vous porter la voix de la filière pour les JO de Paris 2024 et si oui, comment ?
Pour cet enjeu de plus court terme, l’association est en soutien des Jeux olympiques, du Cojo et des agences. Notre rôle sera de soutenir, d’aider, de relayer toutes les informations autour de l’événement. Si la filière doit se mobiliser, elle se mobilisera. Nous serons également animateurs si besoin.
