Le président de Dentsu France revient sur les grandes actualités de la semaine.
General Motors, Mondelez ou Pfizer qui suspendent leurs publicités sur Twitter à la suite de son rachat par Elon Musk.
La réputation est une partie essentielle du patrimoine des marques et un enjeu crucial. Or la maîtrise des contextes de diffusion est devenue un art complexe. Les réseaux sociaux ont donné la parole et du crédit à toutes les opinions, les plus originales comme les plus outrancières. Elon Musk prône la liberté d’expression totale. Cette posture offre un océan de possibilités. C’est une aspiration légitime mais c’est aussi une porte grande ouverte sur la violence et l’excès. Peut-on autoriser la haine au nom de la liberté ? Pour les marques, le choix est important et kafkaïen. Soutenir la liberté d’expression sans condition ou privilégier le respect des droits humains ?
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Des associations qui dénoncent le partenariat entre la COP27 et Coca-Cola.
Les marques sont prises en étau. D’un côté, elles doivent exprimer des valeurs et une raison d’être. De l’autre, elles sont sommées d’éviter de proférer un discours marketing trompeur. La frontière entre greenwashing et engagement véritable est ténue. Difficile de plaire à tout le monde. L’essentiel est de mettre en cohérence ses paroles et ses actes. Malgré l’époque, je conseille toujours à mes clients de faire confiance à l’humain. Sur le long terme, être authentique reste une force.
TikTok qui confirme l’accessibilité des données des utilisateurs européens pour ses équipes en Chine.
TikTok fonctionne comme toutes les plateformes sociales. Elle vit de la publicité et exploite les données comportementales des utilisateurs. Ce système est d’une clarté limpide : j’utilise gratuitement une application et, en retour, j’accepte qu’elle me propose des annonces publicitaires. C’est un réflexe d’Occidental amolli de penser qu’il n’y a rien de plus grave dans le monde. À quel moment le fait d’être exposé à une publicité ciblée constitue une atteinte à ma liberté fondamentale ? Qui est mort d’avoir été exposé à une pub ? Renforçons la cybersécurité, combattons pour le respect de tous les droits humains. Mais conservons la possibilité d’un internet largement gratuit. Comme un écho, l’absence totale d’émergence de plateformes françaises ou européennes est tout sauf un hasard. À force de vouloir éliminer les données, on développe des applications sans business model, sans revenus et donc sans pérennité. Où sont les réseaux sociaux européens ? Il est urgent de se poser les bonnes questions.
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Le gouvernement qui étudie une aide de plusieurs dizaines de millions d’euros pour permettre aux éditeurs de presse de faire face à l’envolée des prix du papier et de l’énergie.
La pluralité des médias constitue l’un des fondements de nos démocraties. Se battre pour que les opinions puissent s’opposer dans leur diversité est fondamental. À l’inverse des bulles de pensées formatées par les réseaux sociaux, l’infusion des idées par la confrontation est un fabuleux moteur de connaissance de soi et du monde. En clair, la liberté d’expression a un prix.
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Microsoft qui aurait pour projet de faire baisser le prix des PC en y incluant des publicités.
La publicité est décriée, jugée dérangeante, polluante, trop incitative. Le grand public oublie cependant que sans pub, il serait beaucoup plus difficile de vivre en démocratie. Sans elle, pas de pluralité des médias. L’alternative serait de payer ces services, avec pour conséquence une facture dramatique entre les nantis qui pourraient s’informer et se divertir, et les laissés pour compte. Dans ce contexte, l’ordinateur est un objet clé. Sans lui, il est devenu impossible d’étudier ou de participer à la vie sociale. En faire baisser le prix, à une époque où les inégalités se tendent considérablement, est une merveilleuse idée.
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