Entre Capgemini et le sponsoring sportif, l’histoire ne date pas d’hier. L’entreprise de services du numérique, créée par Serge Kampf en 1967 à Grenoble et qui pèse aujourd’hui plus de 300 000 salariés dans une cinquantaine de pays, n’a pas attendu longtemps avant de se positionner dans le sport. Une relation étroite initiée par le fondateur du groupe, passionné de rugby devant l’éternel. Sponsor exclusif du ballon ovale depuis plus de 30 ans, l’entreprise a pourtant élargi cet automne sa stratégie en nouant un partenariat de six ans avec la Ryder Cup, l’une des plus prestigieuses compétitions internationales de golf. Un choix mûrement réfléchi, comme l’explique Virginie Regis, directrice marketing et communication ainsi que membre du comité exécutif du groupe. « Dans le sillage du développement constant du groupe [+13,7% de croissance à taux de change constants en 2020], il nous fallait compléter notre volet sponsoring sportif. Nous avons regardé plusieurs disciplines mais la Ryder Cup s’est rapidement imposée comme le partenaire idéal », relate la dirigeante au sujet d’un accord courant de 2021 à 2027, soit quatre éditions de cette compétition par équipes opposant tous les deux ans la crème des golfeurs américains et européens.
Logique géographique
« L’Europe et les États-Unis représentent près de 90% du chiffre d’affaires de Capgemini », éclaire Thomas Hirsch, directeur communication externe et digitale du groupe, quant à une forme de logique géographique. « Environ 30% des revenus sont générés aux États-Unis, où la notoriété de Capgemini reste à améliorer. Ce n’est pas un hasard si la majorité des investissements en termes de visibilité de marque se fait sur le sol américain », complète Virginie Regis. Autres atouts de la « Ryder » pour Capgemini, qui ne cache pas son envie de mondialiser encore son activité, la popularité du golf dans la zone Asie-Pacifique – un marché restant largement à conquérir – et le public auquel la compétition s’adresse. « C’est un sport qui touche beaucoup les dirigeants d’entreprises et les CXO [chief experience officers] », ajoute-t-elle à l’égard de profils privilégiés. Dernier élément, la notion de collectif, centrale selon la dirigeante. « Le format d’épreuve collective – alors même qu’il s’agit d’un sport individuel – est également essentiel pour un groupe comme le nôtre », pointe-t-elle.
Compétitions féminines
Pas de quoi néanmoins éclipser l’héritage rugby. Après avoir longtemps soutenu des clubs français, la Coupe du monde 2007 en France et bientôt le Mondial 2023 programmé dans l’Hexagone via un accord récent avec World Rugby, Capgemini est aussi partenaire majeur des HSBC World Rugby Sevens Series de rugby à 7, tant sur le plan féminin que masculin. Reste une question : la croissance continue du groupe pourrait-elle le pousser à miser sur d’autres disciplines ou événements ? « La volonté serait plutôt de consolider nos positions dans les sports déjà sponsorisés et être plus présents dans les compétitions féminines », lâche Viriginie Regis en guise d’indices. De quoi entretenir un sponsoring sur mesure.
Chiffres clés
6 ans Durée du partenariat avec la Ryder Cup (soit les éditions 2021, 2023, 2025 et 2027).
309 000 Nombre de salariés du groupe.
15,85 milliards d’euros Chiffre d’affaires 2020 du groupe.