Faut-il parler de réussite ? Ou simplement des dividendes d’une décennie de labeur ? Toujours est-il que l’agence de communication intégrée MNSTR a vu la crise sanitaire lui sourire, à contre-courant d’un marché publicitaire affecté à des degrés divers durant de longs mois. Preuve en est, les 13 recrutements effectués depuis le début de l’année, assortis d’un chiffre d’affaires prévisionnel multiplié par deux en un an, pour atteindre 6,5 millions d’euros à l’issue de l’exercice 2021. Un momentum que Lionel Curt, son président, apprécie à sa juste valeur.
Ex-outsider
« Dès sa création en 2010, l’agence a su se faire un nom mais elle était trop souvent reléguée au rang d’outsider dans les compétitions menées par des marques de premier plan », analyse le dirigeant, qui voit aussi dans la trajectoire actuelle le fruit d’un collectif à l’unisson. Tout sauf un hasard. L’agence de brand content, dont les recrues récentes proviennent d’agences établies comme McCann Paris ou Jésus&Gabriel, vient de se réorganiser, ouvrant notamment son capital à six collaborateurs. Le but ? Se mettre en ordre de bataille face à ce changement de dimension express et de nouveaux clients à choyer. « L’agence connaît un cycle particulièrement faste avec les signatures d’Adidas, Pernod Ricard, Seb, Paris 2024 ou dernièrement Guerlain », se félicite le dirigeant. Et ce n’est pas la campagne d’Adidas épinglée cet été pour greenwashing par le Jury de déontologie publicitaire qui lui ôtera le sourire. Lionel Curt fait amende honorable et préfère creuser les raisons de cette réussite. « Le positionnement a finalement très peu évolué depuis la création de l’agence. Cette hybridation des métiers de la communication a toujours été centrale », rappelle celui qui est également président de la délégation Digital de l’AACC depuis mai dernier. Un côté inclassable qui fait mouche auprès des annonceurs. Après Clan Campbell début 2021, MNSTR vient de remporter Monkey 47, un « compte structurant » et une deuxième marque du groupe Pernod Ricard. Pour Seb, l’agence s’apprête à développer le « brand storytelling » international de la gamme durable du groupe. En parallèle, l’agence pilote l’attractivité du Club Paris 2024. Des missions qui illustrent son côté touche-à-tout.
Œcuménisme formel
Autre élément étayant cette spirale positive : une large part de l’activité de l’agence repose sur le digital, massivement investi durant la crise par des annonceurs privés de certains supports traditionnels. Mais que les choses soient claires : MNSTR s’avère œcuménique en termes de recommandations. « Nous raisonnons en dispositifs intégrés tout en adaptant la forme narrative à chaque point de contact. Cela peut prendre la forme d’une campagne publicitaire, d’une activation digitale, d’une opération social media, d’un happening expérientiel ou encore d’un dispositif événementiel », synthétise-t-il. La véritable clé du succès ?
Chiffres clés
40. Nombre de collaborateurs.
6,5 millions d’euros. Chiffre d’affaires prévisionnel 2021.