Événementiel
Du 30 mai au 13 juin se tenait la 120e édition des internationaux de France. Objectif principal de la Fédération française de tennis (FFT) sur ce second millésime contraint par les précautions sanitaires : recréer l’atmosphère mythique du tournoi tout en protégeant les publics. Bilan.

La crise sanitaire n’aura pas eu raison du tournoi de Roland-Garros, même si les éditions 2020 et 2021 n’ont rien à voir. Pour Amélie Oudéa-Castéra, directrice générale de la FFT, le distinguo est clair : « Après un premier report, l’édition 2020 s’est tenue à l’automne, durant l’une des périodes les plus sombres de la pandémie française, quelques jours avant le reconfinement. Avec de bonnes conditions météo, le millésime 2021, à l’inverse, a presque marqué le retour du public dans les stades. Forts de ce contexte plus favorable, nous nous sommes attachés à en faire le tournoi le plus normal possible. »

Deux grands défis

La fédération avait pris soin de décaler sa programmation d’une semaine, pour se rapprocher d’un déconfinement espéré. Une décision capitale qui a de fait scindé l’événement en trois périodes organisationnelles différentes. La première, du 24 au 28 mai, a accueilli les qualifications à huis clos. Le tournoi a ensuite été ouvert au public de manière restreinte du 30 mai au 8 juin. Le 9 juin, les quarts de finale ont coïncidé avec le lancement du passe sanitaire et la possibilité de remonter la jauge à 5 000 personnes par court, contre 1 000 précédemment. Dans ce contexte, Amélie Oudéa-Castéra évoque deux grands défis : « Devoir préparer un tournoi sans véritablement connaître les règles du jeu sanitaires en vigueur quelques mois plus tard, tant sur le plan du déconfinement qu’en termes de jauges, et gérer le risque sanitaire. » Et si le contrôle des joueurs et du staff avait déjà été rodé en 2020, la mise en place du passe sanitaire au milieu de l’événement, sans lois ni modalités opérationnelles définies, a été plus délicate. « Nous avons anticipé ce qui n’existait pas encore en travaillant étroitement avec les services de l’État, explique la directrice générale. Nous avons mis en place un parcours d’accueil en plusieurs points selon la complexité des cas à résoudre, et œuvré pour que personne ne soit écarté, sauf risque avéré par test PCR ou antigénique. » Les efforts consacrés à cette gestion ont d’ailleurs presque éclipsé d’autres nouveautés : d’abord les sessions de nuit, retransmises en exclusivité par Amazon Prime Video. Sur le plan événementiel, le produit n’a en revanche pas pu faire ses preuves, neuf de ces dix sessions ayant dû se dérouler en partie à huis clos pour cause de couvre-feu. Autre lancement, celui de Roland Pour Tous, proposant aux moins de 25 ans de vivre pour dix euros l’ambiance du tournoi dans l’enceinte autour d’un écran géant. Au global, et malgré la déception sur la sélection française, la FFT considère avoir gagné son pari : « Nous sommes parvenus à surmonter l’essentiel des freins pour créer une édition faite d’émotions et de plaisir. C’était aussi un peu un retour à la vie pour tout le monde, ce qui a forcément soutenu l’engouement du public. »

Chiffres clés

100 000. Nombre de spectateurs en 2021 (15 000 en 2020 et 500 000 en 2019).

3 000. Nombre de tests effectués sur les joueurs.

1 million. Nombre de spectateurs aux dix sessions de nuit.

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