Un tigre majestueux surgit de la brousse, dans le loft de 700 mètres carrés. À un jet de pierre de la gare d’Arcueil-Cachan, l’impressionnant espace a, autrefois, servi à shooter des voitures. Il héberge aujourd’hui l’impressionnante collection d’art africain de Bruno Scaramuzzino : portraits d’enfants du Kivu, installations constituées de douilles de balles, fragment de case à calabre du pays Dogon… « Pendant 35 ans, mon jardin secret, ça a été l’Afrique », raconte Bruno Scaramuzzino, qui revendique « plus de 100 séjours sur le continent ». Il a fondé l’agence de communication éditoriale Verbe (revendue à Publicis), a œuvré aux côtés de Stéphane Fouks et de Laurent Habib chez Euro RSCG Corporate (devenu C&O), a créé Meanings, vendu il y a quatre ans à 4 VentsGroup, qui a fusionné les deux entités pour devenir Epoka…
« Comme un label »
Aujourd’hui, celui qui revendique d’avoir toujours « dirigé [ses] agences à l’énergie, pas à coup de tableaux Excel » a décidé de « lancer une entreprise différente des autres en prenant du plaisir ». B’ZZ entend rappeler les sonorités du nom de son fondateur et se conçoit « comme un label ». La première entrée renvoie, comme on s’en serait douté, à l’art africain : B’ZZ a ainsi remporté un appel d’offre du 104, espace consacré à l’art et au design. La structure a par ailleurs créé une installation qui célèbre le 45ème anniversaire du « Rumble in the Jungle », combat mythique de Mohamed Ali et George Foreman à Kinshasa, pour l’heure exposée au Box n’Beats, la plus vieille salle de sport de Paris, « une exposition amenée à tourner dans les villes ou chez les entreprises qui le souhaitent ». B’ZZ jouera aussi les impresarios, avec une activité de promotion et de défense des artistes africains.
« Entre influence corporate et comportement »
On ne se refait pas : Bruno Scaramuzzzino entend également « développer une activité de conseil en communication vers l’Afrique et la diaspora africaine en Europe, très structurée. Par exemple, la République démocratique du Congo compte 90 millions d’habitants, dont 18 millions en Europe… ». B’ZZ revendique une approche pas strictement publicitaire mais plutôt « fondée sur des enjeux de communication politique, environnementaux, entre influence corporate et comportement. De toute ma carrière, je n’ai jamais vendu de yaourts aux fraises ! ».
Bruno Scaramuzzino, fort de sa connaissance pointue d’un continent dans lequel il peut y avoir « autant de différences entre le Burkina Faso et la RDC qu’entre la Finlande et la Calabre », entend bien faire jouer ses réseaux. « Avec une fenêtre, le sommet panafricain Africa 2020, du 1er juin à décembre 2020. » En attendant ce temps fort, B’ZZ développe également une activité de production de contenus et emploie « 7 à 8 personnes ». Avec, déjà, l’ambition de grandir : « Pour être cohérent d’un point de vue économique et gagner en performance et en rapidité, je compte ouvrir le capital d’ici quelques mois. »