D’un côté, un groupe indépendant créé en 1993, à la réputation solidement établie dans l’univers du luxe. De l’autre, une agence, également née en 1993, derrière laquelle se cachent les secrets de fabrication de certains produits phares du marché de la beauté. Clin d’œil du destin ou pas, l’alliage a du sens. «Dans notre esprit, il s’agit d’une opération de croissance externe intuitu personæ», souligne Paul-Emmanuel Reiffers, président de Mazarine, évoquant avant tout «l’acquisition d’un savoir-faire». «On est obsédé par le beau», abonde Olivier Pascalie, fondateur de l'agence de design, passé par Olivier-de-Serres, mettant en avant la «complémentarité naturelle» de cette opération, tant en termes d’expertises que de clients.
Dénominateur commun
«Sans design, le monde n’est rien aujourd’hui. Or le design, jusqu’à maintenant, restait peu significatif au sein de notre activité», reprend Paul-Emmanuel Reiffers, faisant directement référence à Mazarine Design. Une entité de cinq personnes animée par Stéphane Fournier, directeur associé, lancée en 2007 et spécialisée dans les vins et spiritueux ainsi que les expériences de luxe (hôtels, yachts). «Il nous manquait cette dimension créative», reconnaît le dirigeant, qui pourra désormais s’appuyer sur une agence reconnue à ce titre, avec 22 créatifs pour un total de 25 collaborateurs. Mais au-delà de ce ratio, c’est aussi la typologie commune des clients qui guide ce rapprochement. Entre le riche portefeuille du groupe Mazarine (Chanel, Balmain, Audemars Piguet, Paco Rabanne, Van Cleef & Arpels…) et les références d’Atelier Pascalie (Christian Louboutin, Le Labo, David Mallett, Uriage, The Body Shop…), le dénominateur commun est bien entendu le haut de gamme. Un monde au sein duquel l’agence de design graphique et de design produit a su se faire une place «en se construisant beaucoup autour du groupe L’Oréal», dont elle œuvre entre autres pour la filiale chinoise ou la division luxe, précise Olivier Pascalie. «C’est une opération créatrice de valeur des deux côtés», ajoute Paul-Emmanuel Reiffers, pour qui la priorité est de « consolider ces budgets clés » tout en leur proposant un «accompagnement plus large», notamment sur le «volet digital» dont Mazarine a fait une force.
Internationalisation en vue
Et si les équipes vont emménager dans des locaux communs dans le 17e arrondissement, l’horizon est à l’internationalisation. «C’est un challenge difficile à mener seul», concède Olivier Pascalie, voyant dans ce rapprochement le moyen d’accéder au réseau international de Mazarine. « Les filiales du groupe aux États-Unis et en Chine permettront aussi une meilleure proximité avec les clients chinois ou américains», approuve Paul-Emmanuel Reiffers, pour qui cette association, à travers des «équipes spécifiques», permettra enfin à Atelier Pascalie de «développer de nouveaux clients dans l’univers des spiritueux et de la joaillerie».
Chiffres clés
25. Nombre de salariés d’Atelier Pascalie.
7 millions d’euros. Chiffre d’affaires d’Atelier Pascalie en 2018.
138 millions d’euros. Chiffre d’affaires du groupe Mazarine (Paris, New York, Hong Kong, Shanghai, Pékin) en 2018.