Qu'attend l'AACC de la manifestation "Agences ouvertes" ?
Jean-Paul Brunier. Le concept a été lancé l'an dernier sur l'idée que les agences de communication gagnent à être connues. On s'aperçoit en effet que les étudiants qui participent à l'événement repartent enthousiastes. Cette formule de portes ouvertes est attractive et met en compétition les agences entre elles pour attirer le public: c'est tout à fait dans l'esprit de notre métier. Le concept a très bien marché l'an dernier. Aujourd'hui, le nombre d'agences participantes a augmenté de 20 à 30%. Les opérations proposées sont d'une grande variété, des débats aux actions artistiques en passant des ateliers...
L'idée de cette journée portes ouvertes est-elle de répondre à un problème de recrutement au sein de la profession?
J.-P.B. Il n'y a pas vraiment de problème de recrutement, surtout en cette période de crise. C'est plutôt une question d'image: les agences ont le sentiment d'être mal aimées et finalement mal connues, même par leurs clients. Une immersion dans le quotidien d'une agence permet de mieux mesurer la valeur de son travail. Globalement, on reste encore beaucoup sur une image de la publicité construite autour de Jacques Séguéla et de 99 francs, loin de la réalité d'aujourd'hui! Or, nous nous inscrivons dans l'univers des industries créatives qui permettent de proposer des carrières intéressantes et offrent aussi de formidables tremplins vers d'autres horizons.
N'y a-t-il pas toutefois un problème de rémunération dans ce métier pour attirer de nouveaux talents?
J.-P.B. Du fait de la baisse de rémunération des agences et, parallèlement, d'une exigence de seniorisation de la part des clients, il est, en effet, difficile d'offrir de hauts salaires aux jeunes. Le salaire moyen pour une première embauche est de 1600 euros bruts. Mais nos sociétés sont très organiques, très changeantes et, en cela, très modernes. C'est une expérience enrichissante pour appréhender le changement.