Institutionnel
L'Association des agences-conseils en communication (AACC) et le collectif Démocratie & Communication inaugurent le 26 mars une campagne de lutte contre l'abstention en vue de l'élection présidentielle. Un moyen aussi de soigner leur image.

La campagne présidentielle ennuierait les Français, selon les derniers sondages. Un constat qui fait ressurgir le spectre de l'abstention et d'un certain 22 avril 2002 (record d'abstention au premier tour sous la Ve République). Une crainte qui ne semble pas émouvoir les pouvoirs publics, qui n'ont pas prévu de campagne d'incitation au vote comme ils peuvent parfois le faire pour des élections intermédiaires, il est vrai traditionnellement plus sujettes à l'abstention.

Qu'à cela ne tienne, c'est donc l'Association des agences-conseils en communication (AACC) et le collectif Démocratie & Communication qui s'y collent. Des porte-voix inattendus pour ce type de message civique. Un moyen aussi pour la profession de montrer un autre visage. «Au-delà des intentions, concernant les transformations de notre métier, l'AACC souhaite se placer dans l'action et démontrer le rôle et l'importance de la publicité et de la créativité dans la société», explique Frédéric Winckler, président de l'AACC et de l'agence JWT Paris. Nous prévoyons donc de mener une fois par an ou une fois tous les deux ans une opération forte sur un thème de société selon les enjeux du moment. Pour notre première initiative, la question de l'abstention s'est rapidement imposée»

 

Cosignée par l'AACC et Démocratie & Communication, collectif de professionnels du secteur œuvrant pour une libéralisation de la communication politique, une campagne d'envergure sera lancée le 26 mars pour deux semaines afin d'inciter les Français à voter. Il s'agit en fait de huit campagnes. Le projet, initié l'été dernier, a mobilisé trente agences membres de l'AACC. Un jury d'une dizaine de personnes, présidé par Olivier Altmann et composé entre autres d'Olivier Apers, Andrea Stillacci, Benoît de Laurens et Valérie Accary, a sélectionné douze campagnes, dont huit ont donc été retenues au final après avis de l'ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité).

Une première étape

Ayant obtenu l'aval du SIG (Service d'information du gouvernement) et de Matignon, ces huit dispositifs ont l'avantage de présenter toutes les facettes de la communication: affiches, presse, spots radio, films TV, application Iphone, Web... «Et c'est aussi l'occasion de fédérer toute la chaîne du marché, les agences, mais aussi les imprimeurs, les sociétés de production et bien sûr les médias», ajoute Frédéric Winckler, qui voit dans cette opération un moyen de toucher le grand public pour lui «faire prendre conscience que la publicité a un rôle utile», mais aussi la profession (quelque 40 000 personnes) et les pouvoirs publics, afin qu'ils perçoivent le secteur de la publicité comme «un interlocuteur à part entière».

Pour Démocratie & Communication, c'est l'occasion de porter les dossiers qu'elle défend: «Autoriser la publicité politique par affichage et presse en période électorale, assouplir les conditions de production de la campagne audiovisuelle officielle et proposer aux électeurs volontaires de recevoir les programmes des candidats via Internet», rappelle Evelyn Soum, présidente de l'association et de l'agence Ailleurs exactement.

Cette campagne n'est donc qu'une première étape. D'ailleurs, les idées ne manquent pas: Frédéric Winckler rêve ainsi de monter une opération, façon télé-réalité, autour d'une entreprise en difficulté pour montrer comment la communication peut l'aider à s'en sortir. En somme, la démonstration par la preuve.

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