bases de données
En gestation depuis plus d’un an, Captain Dash lance une offre commerciale basée sur la mise en scène des données. Au menu, un tableau de bord qui permet à une entreprise de visualiser et ainsi mieux interpréter ses données marketing.

Mercredi 16 mars, Gilles Babinet, multientrepreneur (MXP4, Musiwave) et actuel PDG d'Eyeka, Bruno Walther et Yannick Ruby, tous deux anciens d'Ogilvy One, présentaient à une poignée d'agences et d'annonceurs leur nouveau service, Captain Dash. L'idée: permettre à l'annonceur de visualiser sur un tableau de bord personnalisé ses données économiques et d'autres informations chiffrées, le tout agrégé par Captain Dash. Une nouvelle manière d'interpréter des données, grâce à la «data visualization», successeur très en vogue de l'infographie (lire l'encadré).

«Nous avons récupéré et agrégé un maximum de données ouvertes [en accès libre] de bonne qualité: les statistiques de l'Insee, des données d'instituts tels que GFK, et celles recueillies via des partenariats, par exemple avec Yacast pour les chiffres d'affichage publicitaire», explique Bruno Walther, cofondateur de Captain Dash.

L'écran de visualisation affiche des données internes de l'entreprise (relation client, ventes, e-mailing, etc.) synchronisées avec des facteurs extérieurs (météo, données d'instituts, «bruit» sur les réseaux sociaux). Les sources vont de l'institut Nielsen à Facebook, Foursquare ou Twitter en passant par The Weather Channel. Ce tableau de bord permet par exemple à un annonceur d'afficher ses plans médias sur plusieurs années consécutives, en distinguant les différents médias sous forme d'icônes. Des éléments qui pourront être croisés avec ses chiffres de ventes en magasins.

Rationaliser les dépenses marketing 

«On visualise ainsi tout ce qui a un impact les ventes: des éléments comme la météo, l'achat d'espace publicitaire (via les données Yacast), le “bruit” généré par les réseaux sociaux, etc. On estime mieux ainsi où le service marketing doit mettre davantage la pression publicitaire», résume Bruno Walther.

La visualisation des données sert également à rationaliser ses dépenses par rapport aux ventes en magasins pour un meilleur retour sur investissement. La solution, conçue en partenariat avec la SSII Avanade, Microsoft (hébergement et support technique) et l'agence Fullsix, sera proposée sous forme d'abonnement.

Captain Dash était sur les rails depuis plus d'un an. En décembre 2009, la nouvelle structure prenait forme en se dotant d'un capital initial de 50 000 euros. Mais le projet a pris du retard à l'allumage, faute de pouvoir lever des fonds en temps voulu. La société vient en effet tout juste de boucler son tour de table, sur lequel ses fondateurs ne communiquent pas (il pourrait avoisiner 2 millions d'euros, d'après nos informations). «Nous avions un concept, pas les outils logiciels: nos partenariats sont venus par la suite, comme celui avec Microsoft», précise Bruno Walther.

La société compte parmi ses premiers clients, y compris aux États-Unis, des chaînes de grande distribution. Un outil potentiellement explosif qui pourrait remettre en cause certains investissements jugés peu rentables. 

 

(encadré)


Journalisme et visualisation des données

 

Le marketing s'essaie à la«data visualization» (visualisation des données), qui consiste à extraire une information en s'appuyant sur des données quantifiables et sur des méthodes de représentation graphique en deux ou trois dimensions, pour représenter des ensembles complexes de données de manière plus simple et pédagogique. À la différence de l'infographie qui est statique, la data visualization peut être interactive. Une tendance qui émerge déjà chez quelques médias précurseurs, adeptes du «data journalism»(journalisme de données), tels les sites d'information Owni (lire Stratégies n°1609) – Gilles Babinet siège à son conseil d'administration –, Mediapart ou encore Slate.fr.

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