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Après avoir assaini le groupe, Vincent Bolloré veut développer Havas, doté d'une nouvelle organisation qu'intègre notamment son fils Yannick.

Pour ceux qui misaient sur un coup spéculatif, c'est raté. Cinq ans après avoir repris Havas à la hussarde, Vincent Bolloré, son président et premier actionnaire (32,9%), confirme sa mainmise sur le sixième groupe publicitaire mondial. Lors de l'annonce des résultats (revenus en hausse de 8,1%, résultat net à +20%), il a lancé une nouvelle phase: après l'assainissement des comptes, place au développement et aux acquisitions. Endetté de 750 millions d'euros en 2005, Havas se retrouve aujourd'hui avec une trésorerie de 750 millions, soit plus de 1,7 milliard de ressources de financement. Objectif: atteindre les 2,5 milliards d'euros de revenus d'ici à trois ans.

Pour écrire cette nouvelle page, le groupe s'est doté d'une nouvelle organisation. David Jones, 44 ans, est nommé CEO d'Havas. Il reste CEO d'Havas Worldwide (Euro RSCG, Arnold), qui représente 70% de l'activité du groupe, mais abandonne la direction d'Euro RSCG Worldwide. À son nouveau poste, il succède à Fernando Rodés. «Désormais vice-président chargé des actifs ibériques et latino-américains du groupe, je souhaite m'impliquer davantage dans les affaires de ma famille», explique Fernando Rodés, qui vient de lancer le quotidien Ara à Barcelone et a investi dans cinq sociétés de communication.

Deux nouveaux vice-présidents

Épaulé par Hervé Philippe, qui demeure directeur général délégué, et Alfonso Rodés (frère de Fernando), directeur général d'Havas Media, parallèlement nommé directeur général adjoint d'Havas, David Jones livre ses priorités: «Le “digital” et la géolocalisation, toujours dans une optique d'intégration au sein de nos agences, mais aussi l'Asie et l'Amérique latine, sans oublier le secteur de la santé, et évidemment les occasions qui se présenteront, comme nous l'avons fait récemment avec Socialistic et Camp King aux États-Unis ou Porda en Chine.»

Aux côtés de Fernando Rodés et Jacques Séguéla, deux nouveaux vice-présidents d'Havas font leur apparition: Stéphane Fouks, 50 ans, coprésident exécutif d'Euro RSCG Worldwide, l'homme d'influence qui conseille France Télécom, BNP Paribas, LVMH ou Sanofi-Aventis et qui continuera à consacrer un tiers de son temps aux acquisitions du groupe, et Yannick Bolloré, 33 ans, directeur général de Bolloré Média, ainsi placé en position de succéder à son père – qui a annoncé son départ pour 2022. 

Mais quid de la grande absente de ce «remaniement», Mercedes Erra, coprésidente exécutive d'Euro RSCG Worldwide, présidente d'Euro RSCG France et directrice générale d'Havas? Elle devrait rejoindre le conseil d'administration d'Havas pour s'occuper de la stratégie et de l'organisation des réseaux du groupe. À commencer par BETC qui doit se doter de filiales à l'étranger. Londres devrait ouvrir le bal, avant le Brésil, la Chine et les États-Unis.

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