Le renoncement de François Hollande.Il y avait un suspens autour de cette décision, personne n’avait la moindre idée de ce qu’il allait décider. C’est tout à son honneur. Voilà une rupture dans la vie politique! Il y aura un avant et un après. Jusqu'à présent, l'usage était qu’un président se présente à deux mandats. Son renoncement va aussi à l’encontre de la règle établie, implicite, qui fait que dès qu’on est entré en politique, on y reste. Désormais, cela deviendrait naturel de pouvoir en sortir. Symboliquement, cet acte va à l’encontre de la professionnalisation de la politique.
Le décès de Rémy Pflimlin.J’ai des pensées très émues car c’est quelqu’un que je connaissais bien. C’est une nouvelle très triste. Je l’avais interrogé plusieurs fois avec l’Institut Montaigne pour le rapport «Rallumer la télévision». J'étais en contact avec lui également lorsqu'il était patron des Nouvelles messageries de la presse parisienne (NMPP), devenues Presstalis. Il avait fait preuve de beaucoup de diplomatie pour apaiser les relations entre les différents acteurs.
Le retour de la taxe You Tube.Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je ne suis pas favorable aux exceptions françaises. À terme, cela bridera la créativité. Ça ne concerne pas que You Tube, mais toutes les plateformes. Le bon échelon pour légiférer est européen. Selon moi, il faut davantage développer les acteurs nationaux avant de réglementer. Comment faire en sorte qu’il y ait plus d’acteurs européens sur la diffusion de la création numérique ? Le rachat de Minute Buzz par TF1.C’est logique. Les diffuseurs veulent intégrer la chaîne de création pour aller chercher des publics plus large. La moyenne d’âge est de dix à quinze ans plus élevée sur la télévision. Et les millenials regardent la télé deux heures de moins que leurs aînés. L’intégration verticale permettra de toucher les plus jeunes sur les mêmes marques qu’en TV. À la radio, c’est pareil. Les consommateurs de podcasts sont beaucoup plus jeunes. Maintenant, il faut que les contenus s’adaptent à ces canaux là.Le «Football Leaks».Les marques n’ont plus le droit à l’erreur. Cristiano Ronaldo, en tant que marque, doit présenter une image cohérente. Si son exil fiscal est prouvé, c’est incompatible avec son comportement associatif. Le scandale n’en est que plus fort. Et ça vaut pour toutes les marques. Car les réseaux sociaux s’emparent vite du sujet. Ils constituent un gendarme en temps réel.
L’Italie rejette la réforme de Matteo Renzi. Le rejet massif de la réforme constitutionnelle portée par l'Italien démontre une nouvelle fois que, dans un référendum, les électeurs ne répondent pas à la question, mais sanctionnent le gouvernement. Le projet de Matteo Renzi était intéressant sur un plan de coconstruction, en faisant appel aux citoyens pour le monter. Dommage qu’il tire sa révérence, car c’était l’archétype du politicien moderne qui savait faire collaborer autour d'un projet collectif.La mini-crise entre la Chine et les États-Unis sur Taïwan.Notons tout d’abord que Trump a répondu sur Twitter. Sur le plan de l’usage des plateformes, c’est l'un des présidents les plus en phase, en matière d’instantanéité des réponses et des questions. Déjà dans sa campagne, il «testait» des thèmes, avant de les reprendre ou non dans ses meetings. Ce mode de fonctionnement est l'un des marqueurs du populisme. Or, les réseaux sociaux offrent aux populistes un instrument intéressant… Sur la crise, j’ai eu la chance de vivre en Chine. On n’imagine pas à quel point le pays est sensible quand on parle de Taïwan. Devoir téléphoner à sa présidente, c’est un symbole gênant au plus au point, comme parler avec le dalaï-lama. Il faut savoir qu’aucune personnalité internationale chinoise n’avait discuté avec Taïwan depuis 1979!