États-Unis
Devant l'envahissement du siège du Congrès par des centaines de manifestants, les grandes plateformes ont jugé nécessaire de réduire la visibilité des messages encourageant les actes violents ainsi que les déclarations du président sortant Donald Trump, qui conteste la légitimité du scrutin du 3 novembre et encourage à ne pas l'accepter.

Des centaines de manifestants favorables au président sortant Donald Trump ont envahi mercredi 6 janvier au soir l'assemblée à Washington dans un climat insurrectionnel, interrompant la session du Congrès qui devait confirmer la victoire de Joe Biden.

Twitter a indiqué le même jour qu'il réduisait la portée des messages encourageant les actes violents en cours au Capitole qui ont interrompu la séance consacrée à la certification des résultats de la présidentielle. Ces tweets «ne pourront pas être retweetés ou "aimés", et on ne pourra pas y répondre», a précisé le réseau social qui avait déjà pris de nombreuses mesures pour encadrer les échanges pendant une élection sous tension.

«Étant donné la situation à Washington, nous travaillons activement à protéger l'intégrité des conversations publiques sur la plateforme et prendrons des mesures contre tous les contenus qui enfreignent les règles de Twitter», a tweeté le compte de l'entreprise californienne dédié à la sécurité.

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Les échanges étaient enflammés mercredi sur les réseaux sociaux, où la manifestation était relayée en direct par des utilisateurs. De nombreux observateurs accusent les plateformes d'avoir laissé le milliardaire républicain et ses partisans violents organiser leur rassemblement grâce à leurs services.

«Hey Mark Zuckerberg, Jack (Dorsey), Susan Wojcicki et Sundar Pichai - Donald Trump a provoqué une attaque violente contre la démocratie américaine», a tweeté le comédien engagé Sacha Baron Cohen, interpellant les patrons de Facebook, Twitter, YouTube et Google. «Est-ce enfin assez pour que vous agissiez ?! Il est temps de bannir Donald Trump de vos plateformes une fois pour toutes» s'est-il insurgé dans son message illustré d'une photo d'un manifestant paradant dans le Capitole avec un drapeau confédéré, considéré comme un symbole du sud esclavagiste.

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Le message a, semble-t-il, été entendu puisque Twitter a interrompu pendant 12h le compte de Donald Trump, et pourrait prolonger cette suspension en cas de déclaration encourageant un climat insurrectionnel. Facebook comme Instagram ont, de leur côté, suspendu la page du président sortant pendant 24 heures tandis que YouTube et Google ont arrêté la diffusion de sa déclaration filmée avant l’envahissement du Capitole.

Les plateformes Twitter et Facebook avaient déjà montré qu’elles craignaient une utilisation de leurs réseaux par les partisans de Donald Trump à des fins de contestation du verdict des urnes. La première avait supprimé toute publicité politique dès 2019 et le seconde le 3 novembre 2020, jour de l’élection présidentielle américaine.

L'Internet chinois fait un parallèle avec les manifestations à Hong Kong

Les internautes et certains médias en Chine s'en donnaient à coeur joie jeudi 7 janvier sur les réseaux sociaux après les scènes de chaos au Capitole, n'hésitant pas à dresser un parallèle entre Washington et les manifestations pro-démocratie à Hong Kong. Sur Twitter, pourtant bloqué en Chine, le tabloïd nationaliste Global Times publie côte à côte des photos de l'intrusion au Capitole de partisans de Donald Trump et d'autres de manifestants hongkongais au Legco.

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