Le coup d’État militaire à Khartoum (Soudan) où l’émetteur de RFI a été suspendu.
Le fait que les médias, en particulier les chaînes de télé et les stations de radio à résonance internationale soient coupés au moment d’un coup d'État est malheureusement une triste pratique habituelle. L’objectif, c’est de couper le flux d’information vers l’extérieur, bien plus que d’influencer l’opinion interne. Les coups d'État sont toujours l’échec d’un processus démocratique ou institutionnel. Et, à la fin, ils ralentissent toujours ce processus institutionnel, ils sont vecteurs d’instabilité. Il y a des coups d'État qui font plus de bruit que d’autres. Dans le cadre du Soudan, le coup d'État a une forte résonance sur la scène internationale, car le pays est au carrefour des enjeux géopolitiques, géostratégiques, comme sa frontière avec l’Ethiopie et le contrôle des eaux du Nil par exemple.
Le Nigeria qui a lancé sa monnaie numérique d’État, l'eNaira.
D’un point de vue technologique, l’Afrique n’est pas en retard. Il y a bien un écosystème, mais la finalité des différents projets est d'essayer d'intégrer dans le système financier un maximum d’habitants africains via les technologies. Aujourd’hui, le Nigeria est la première puissance économique d’Afrique en termes de volume, donc il était important que le pays affiche des ambitions sur le volume financier. Ici, l'eNaira repose sur une blockchain, mais ce n’est pas une cryptomonnaie décentralisée. Il s’agit effectivement d’une monnaie numérique d'État dont la valeur est la même que la monnaie du pays, ici, le naira. La technologie est donc utilisée pour atteindre des objectifs concrets et créer des instruments financiers qui soient adaptés aux comportements d’achat et d'usage et aux enjeux de développement de l’Afrique.
La maîtrise de la langue française qui devient un enjeu de recrutement et de management selon le baromètre Voltaire-Ipsos.
C’est le reflet d’une dégradation du système scolaire français. Lorsque la France rentre dans des phases électorales, les vraies questions sociales comme l’éducation sont contournées au profit des questions identitaires notamment, et ne font pas l’objet d’un réel débat. L’orthographe est un enjeu national allant au-delà de la préoccupation de l’entreprise. Résultat : la crédibilité d’une entreprise est menacée et les lacunes en orthographe accentuent les inégalités. Je suis d’ailleurs assez étonné que le sujet doive être traité par une étude pour que nous nous en rendions compte.
Une enquête de l’OCDE qui estime que les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent.
La question de l’immigration est toujours ramenée à la question d'identité, au pourcentage de migrants. Nous partons toujours d’une logique comptable, ce qui est normal, car il y a forcément des impacts économiques à l’immigration. Mais l’immigration doit aussi être mesurée par rapport à ce qu'elle rapporte tout court à un pays en termes d’innovation, de compétitivité et de créativité notamment. On ne peut plus le dire aujourd’hui à cause de la pression de l’extrême droite… Sans immigration, il n’y a pas de France hier, aujourd’hui et demain. Depuis la reprise post-covid, nous avons un vrai problème de main d'œuvre en France dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et de la santé. Les postes manquants pourraient être ouverts à l’immigration, sans que l’on parle automatiquement de grand remplacement…
Google qui a annoncé début octobre investir un milliard de dollars pour l’Afrique, pour notamment financer des start-up du continent.
Pour les Gafa et autres entreprises, l’Afrique est un acteur formidable en termes d’innovations numériques. Il y a un terrain vierge, une terra presque «incognita». Mais dans les faits, le processus n'est pas si simple à mettre en place. La première raison est d’ordre technologique avec le prix élevé du smartphone ou encore l’accès limité à l'électricité, par exemple. La seconde raison est qu’il ne faut pas que cet investissement mène à une seconde dépendance économique de l’Afrique. L’écosystème numérique qui a déjà été créé, doit aller beaucoup plus vite, pour qu’une économie africaine puisse exister à part entière.
La création de l'organisme de gestion collective (OGC) destiné à négocier les droits voisins de la presse avec les géants du numérique et présidée par Jean-Marie Cavada.
Je salue cette création en tant qu'éditeur de presse. Pour autant, le travail des créateurs de contenus doit être valorisé. Il s’agit presque d’un mariage forcé, dans lequel les éditeurs sont en position de faiblesse. Ces derniers ont des problèmes de survie et les Gafa des problèmes de croissance. Il est essentiel de protéger les créateurs de contenus qui ont besoin d’une exposition nouvelle que Google peut offrir. Heureusement que l’Autorité de la concurrence condamne le non respect de la loi sur les droits voisins et met des amendes. Mais ces sanctions ne vont pas garantir une survie aux producteurs de contenus de presse, en particulier les plus petits, et ne vont pas rééquilibrer la balance entre les éditeurs de presse et les Gafa.
L’INA qui prépare sa propre émission politique sur son site en 2022.
D’un point de vue éditorial, l’idée est intelligente et novatrice. C’est aussi une manière de rappeler qu’en France, il y a une structure disposant d’un stock d’images d’archives le plus important au monde. L’archivage permet de faire des choses nouvelles et différentes et ici, l’INA utilise son patrimoine et son savoir-faire pour s’adapter à de nouvelles demandes. Pour autant, le passé éclaire l’avenir mais ne doit pas le gouverner. Je pense qu’il y a une dynamique dans la pensée qui doit être respectée.