Le billet

Les Ailes de l’espérance, Mirage de la vie, Le Temps d'aimer et le Temps de mourir... L’âge d’or d’Hollywood avait ses maîtres du mélodrame, au premier rang desquels un virtuose du sanglot, le réalisateur Douglas Sirk. Aujourd’hui, c’est plutôt sur la pub que règnent les rois du mélo. Préparez vos mouchoirs : à Noël, les marques et leurs agences sortent les jerrycans de glycérine. Avec pour maître-étalon le distributeur anglais John Lewis, champion hors catégorie des larmes de crocodile. Dans le porno lacrymal, les motifs sont bien éprouvés : peluche trop mignonne abandonnée dans la neige, grand-père oublié des siens devant sa tranchette de fois gras... La chialade, quoi. Dernier exemple en date : Intermarché et son hommage aux soignants, avec le spot « Jusqu’à mon dernier souffle ». Sur fond de perfs et de défibrillateurs, une famille, dont le père était entre la vie et la mort, décide de remercier l’équipe d’un hôpital avec l’envoi d’un buffet campagnard signé Intermarché – pas très Covid-friendly, le buffet en salle de garde, soit dit en passant. Pleure, je le veux ! Étonnante époque du tout-compassionnel aux dérangeants relents de prise d’otage affective, où ceux qui gardent les yeux secs seront taxés de cynisme. Hold-up sur l'émotion ?

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