Pompes à essence publicitaire
«Faites le plein d'audience», promet le site internet de Fill-Up Média, société lyonnaise qui a implanté en mai 2011 un réseau de pompes à essence publicitaires: 2 500 écrans, et un potentiel de 9 000 d'ici à cinq ans. Le support se présente sous la forme d'un écran onze pouces intégré au terminal de paiement des pompes à essence, sur lequel on peut regarder des spots publicitaires d'une durée de 10 secondes minimum. Intérêt du dispositif: une couverture nationale, mais aussi la possibilité de mesurer l'audience des spots, en comptant le nombre de paiement effectués sur la pompe. Quatre-vingts pour cent des automobilistes tueraient le temps sur ces écrans pendant leur plein, un moment jugé fastidieux par bon nombre de ces derniers. Selon la société américaine All Over Media, qui a développé un réseau aux Etats-Unis, le public des stations-service est captif durant 3 à 5 minutes.
Ecrans numériques chez les diffuseurs de presse et les buralistes
Une publicité pour une marque de voiture à la caisse du marchand de journaux, alors que l'on vient d'acheter un magazine automobile: quelle coïncidence, se diront les naïfs… Bien sûr, il n'y a pas de hasard : la société Bimédia TV propose un parc d'écrans digitaux incrustés sur les caisses des buralistes et diffuseurs de presse, soit 5 113 écrans en France. «Nous pouvons géolocaliser la diffusion des spots, explique Catherine Le Moulec-Nicolas, directrice du développement de Bimédia TV. Un annonceur local peut acheter 50 écrans afin de faire de la publicité pour son restaurant, par exemple.» Avantage non négligeable: la société diffuse des publicités pour le tabac, uniquement autorisées par la loi Evin dans le point de vente. La société va d'ailleurs lancer en août un site, Pub-locales.com, sur lequel les annonceurs pourront concevoir et acheter leur campagne en ligne. Autre commerce de proximité investi par les écrans numériques, les boulangeries, avec des acteurs comme VDS Technology qui vient de lancer d'Advert+, un réseau d'écrans LCD déployé dans vingt boulangeries artisanales lyonnaises à forte fréquentation. Au menu: des messages publicitaires émanant du tissu commercial local ainsi que des contenus d'«infotainment».
Publicité via les distributeurs de billets
L'information a eu droit à sa dépêche AFP: on va désormais trouver de la publicité sur les distributeurs automatiques de billets (DAB). Une première en France. C'est la société Protéron, en partenariat avec le fabricant américain de distributeurs Diebold, qui lance ce nouveau vecteur de publicité. Depuis le 16 juin, le système fonctionne sur 92 DAB de la Banque BCP, une banque d'origine portugaise dont la Caisse d'épargne est devenue actionnaire majoritaire en 2006. A l'occasion d'un retrait d'argent, au moment du comptage des billets, une publicité est diffusée sur l'écran du distributeur. La diffusion du spot, promet Jacques Paucker, directeur général de Protéron, n'allongera pas pour autant la durée de l'opération. S'il choisit d'imprimer un reçu de sa transaction, il recevra également, sur le ticket, un coupon avec une offre commerciale. Big Brother, es-tu là? Protéron se dit capable d'identifier le type de carte, sa marque et le pays d'implantation de l'usager… Tout en s'interdisant, jure-t-elle, d'utiliser les données personnelles ainsi recueillies. Protéron ambitionne de couvrir la moitié des quelque 58 000 DAB de France en 2016.
Les «clean tags»
Pour le côté rebelle, on repassera: les «clean tags», sortes de graffitis publicitaires apposés sur les murs ou les trottoirs sont conçus à base d'encre biodégradable. L'agence Non-stop Média a réalisé une vingtaine de campagnes avec ces pochoirs qui permettent, de fait, de géolocaliser une campagne. Les marques jeunes et sportswear en sont clientes. Lacoste, par exemple, a apposé son crocodile rouge, emblème de sa nouvelle marque «jeune», aux abords de L'Imprimerie, lieu branché du Marais, pour lancer sa collection Lacoste Live. Tout comme Converse, qui a investi les rues de Rennes pendant les Transmusicales, en décembre 2011, en taguant deci delà son emblématique étoile blanche. Last but not least, «La prise de la pastille» pour Kickers, récompensée par Le Grand Prix 2011 des Stratégies de communication, proposait un jeu de piste aux enfants, avec des coupons ronds comme la pastille de la marque, une opération visant à créer du trafic dans les magasins.
Les écrans dans les taxis
Vont-ils remplacer les magazines que l'on trouve parfois au dos des sièges dans les taxis? Les écrans numériques permettent aux voyageurs oisifs de tromper l'ennui. Quadriplay a créé I-Cab, un réseau d'écrans installés dans 200 taxis: incrustés dans les appuie-tête, ils dispensent des informations-services, comme les adresses de restaurant ou les horaires de cinéma, mais aussi, bien évidemment, du contenu publicitaire. En Chine, cependant, on a choisi d'éradiquer la «pollution visuelle et sonore» générée par la trop grande présence d'écrans sur son territoire en édictant, en 2010, une loi interdisant la présence des terminaux vidéos installés dans les taxis de la ville.
Les miroirs publicitaires
Miroir, mon beau miroir, quelle pub vas-tu me diffuser aujourd'hui? Depuis mai 2012, des miroirs électroniques ont investi les sanitaires d'un centre commercial de la banlieue rouennaise. Le principe: si l'on désire se mirer, il suffit de s'approcher de l'écran sur lequel une publicité est diffusée. Celle-ci se réduit des trois quarts en haut à droite du miroir. La société israélienne Novo Ad, qui a développé ce nouveau support, envisage la pose de miroirs dans les sanitaires des salons professionnels et grand public. Avanage: le procédé permet de comptabiliser le nombre de personnes qui visionnent les publicités. En Grande-Bretagne, on trouve depuis plusieurs années des écrans dans les urinoirs des pubs… «Cette communication intime en face-à-face permet de capter l'audience», explique sans rire le leader britannique en la matière, Warner Howard Media.