Après des changements tout en haut de l’organigramme peu avant le covid, Cora amorce un virage. Le groupe de distribution, qui compte 61 magasins, lève le voile et parle de sa politique RH. Décryptage de sa première campagne de marque employeur avec Laetitia Pacholak, directrice des ressources humaines.
Pourquoi se lancer maintenant sur le terrain de la marque employeur avec une campagne nationale ?
LAETITIA PACHOLAK. Notre entreprise est familiale. Elle avait pris le parti de ne pas communiquer à l’extérieur. C’était l’état d’esprit des fondateurs. Mais il y a le contexte après le covid. Aussi, depuis 2021, notre visibilité a augmenté. Le lancement de cette campagne a vocation à positionner Cora sur le marché de l’emploi, ce que nous sommes, nos métiers... On a eu du mal à recruter en 2022. Et ce sera de même en 2023 – avec 350 postes ouverts. Un magasin ne peut pas continuer à vivre sur son seul territoire local, en propre. Cette communication arrive peut-être un peu tardivement, au regard de ce que font les concurrents comme Auchan ou Carrefour. Mais elle est le fruit de 18 mois de réflexion, avec, au programme, une vidéo générique lancée le 14 novembre, qui donne la parole à six salariés, puis suivie d’au moins, une vidéo-capsule par mois pour mettre en avant un métier (directeur de magasin, achemineur approvisionneur, vendeuse poissons…). Il y en aura seize au total.
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Dans la toute première vidéo, l’un de vos collaborateurs parle d’« échec ». N’est-ce pas un terme rare dans une campagne qui promeut la marque ?
Ce n’est pas un gros mot. On préfère de loin des collaborateurs qui prennent des initiatives, qui sont force de proposition… L’autonomie est une valeur cardinale. D’où des projets comme « Les petits plats de Véronique », du prénom de l’une de nos salariés, dans l’une de nos magasins du nord de la France. Les bonnes pratiques sont partagées, dupliquées à l’ensemble des magasins. Et c’est le cas de ces petits plats, par exemple. Plus on tentera, mieux ce sera. D’ailleurs, la raison d’être est « le pouvoir d’agir ». Et c'est vrai que l’on peut échouer. Cette politique d’autonomie permet d’avoir de belles trajectoires. Sur nos 60 directeurs de magasins, 59 ont gravi les échelons en interne.
Avez-vous déjà pu percevoir les effets de cette campagne, dont le communiqué de presse a été diffusé mi-novembre ?
Le nombre de candidatures reçues par notre groupe a progressé de 30 % en novembre 2022, par rapport à octobre, pour atteindre les 6875. Et au vu des chiffres enregistrés jusque-là, on peut estimer finir avec 80 000 personnes touchées, et 65 000 vidéos vues, début mars, à la fin de cette première campagne. Et, après, 2023 sera une année de consolidation en terme de communication, avec des publications plus régulières sur les réseaux sociaux.
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